Les groupes armés de l'Azawad dans le nord du Mali ont réaffirmé, à l'issue d'une réunion à Bamako, leur attachement au principe de l'intangibilité des frontières tel que consacré par l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA), a indiqué hier une déclaration conjointe de ces groupes. Les groupes armés, constitués du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), du Haut conseil de l'unité de l'Azawad (HCUA), de la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CMFPR) et du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), se sont réunis, trois jours durant pour la première fois à Bamako, pour discuter de la résolution définitive de la crise dans le nord du Mali. La réunion des groupes armés a eu lieu à l'initiative de l'Unité de fusion et des liaisons (UFL) avec un appui matériel de l'Algérie. L'UFL, basée à Alger, regroupe les services de renseignement de huit pays du Sahel. Les groupes armés ont exprimé, dans leur déclaration, leurs soucis de préserver l'unité nationale et l'intégrité territoriale de la République du Mali et leur détermination à assurer un développement socioéconomique équitable et équilibré de toutes les régions du Mali dans le respect de la diversité de ses communautés. Du point de vue des groupes armés, le système judiciaire actuel doit tenir compte des spécificités culturelles des populations du Mali. Les groupes armés ont décidé aussi d'instituer une cellule de contact et de suivi constituée des représentants de tous les groupes armés avec pour mission principale l'élaboration d'une feuille de route qui proposera un programme de rencontres périodiques et «la réflexion sur une plateforme des aspirations légitimes». La nécessité de conjuguer les efforts de tous les groupes armés reste la condition indispensable de la réussite de cette mission, lit-on dans la déclaration. Mardi, les mouvements armés de l'Azawad dans le Nord du Mali, en crise depuis 18 mois, ont annoncé, à l'issue de leur réunion à Bamako, d'ouvrir le dialogue avec le nouveau gouvernement malien pour mettre fin à la crise dans le nord du Mali. Ces mouvements armés ont été reçus, mardi en fin d'après-midi, par le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. À l'issue de cette rencontre, les représentants de ces groupes armés ont déclaré à l'APS qu'ils ne parleront plus «de division du Mali». «Nous n'allons plus parler de division du Mali pour aller dans le sens du chef de l'Etat pour qui tout peut se négocier sauf l'unité du pays», avait indiqué le représentant du HCUA, Mohamed Ag Akhanbi, qualifiant la déclaration du président Keïta d'«ouverture importante qui crée l'espoir». La rencontre entre les différents mouvements de l'Azawad intervient deux jours avant les festivités marquant le début du mandat de cinq ans du nouveau président Keïta, qui verront la participation d'une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui représentera le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.