Les mouvements armés de l'Azawad dans le nord du Mali, en crise depuis 18 mois, se sont réunis pour la première fois dans la capitale malienne (Bamako) où ils ont décidé d'ouvrir le dialogue avec le nouveau gouvernement malien. Les représentants du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), des Forces patriotiques de résistance de l'Azawad (FPR) et du Haut conseil unifié de l'Azawad (HCUA) ont ainsi décidé mardi, après trois jours de discussions, d'entamer le dialogue avec le nouveau gouvernement malien pour mettre fin à la crise dans le nord du Mali. Ils se sont mis d'accord pour former un groupe de travail afin de mener les négociations avec le nouveau gouvernement malien, installé récemment. Ces mouvements ont été reçus, mardi en fin d'après-midi, par le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, juste après la clôture de leur réunion qu'ils ont qualifiée d'"historique". Selon ces mouvements, "l'intégrité territoriale du Mali et l'unité du peuple malien sont des questions non négociables", allant ainsi dans le sens du président malien qui a fixé comme priorité fondamentale de son mandat de cinq ans "la réconciliation nationale", "l'unité nationale", et "l'intégrité du territoire national". Mouvements azawad : "Nous n'allons plus parler de division du Mali Dans une déclaration à l'APS à l'issue de l'entretien avec le chef de l'Etat malien, le représentant du HCUA, Mohamed Ag Akhanbi, a déclaré que les mouvements de l'Azawad ont décidé de "ne plus parler de division du Mali" et d'aller ensemble vers les prochaines étapes de négociations avec le gouvernement munis d'une plate-forme commune. "Nous n'allons plus parler de division du Mali ni d'indépendance pour aller dans le sens du chef de l'Etat pour qui tout peut se négocier sauf la répartition du pays", a-t-il assuré, qualifiant l'élection du président Keïta d'"ouverture importante qui crée l'espoir". Pour Ag Akhanbi, "le problème de l'Azawad sera réglé d'une manière définitive à travers un statut juridique". De son côté, le représentant du MNLA, Ibrahim Mohamed Assali, a indiqué que l'ensemble des mouvements de l'Azawed espèrent "trouver une solution définitive aux problèmes de l'Azawad qui durent depuis 1963". "Au cours des négociations, nous saurons quelle forme prendra la gouvernance, la politique, la sécurité et l'administration pour un grand Mali", a-t-il dit, faisant savoir que "les communautés de l'Azawad (Touareg, Arabes, Songoï et Peuls) se sont, ainsi, retrouvées pour la première fois à Bamako, pour discuter de leurs préoccupations". Le représentant de la coordination des Forces patriotiques de résistance de l'Azawad (FPR) et du Mouvement arabe de l'Azawad, Harouna Toureh, a indiqué, pour sa part, que les différents mouvements qui se sont rencontrés à Bamako espèrent que les négociations avec le gouvernement aboutissent à une "solution définitive" au problème du nord Mali. Il a appelé à cet égard l'Algérie, "un pays qui connait le plus les préoccupations des populations des régions de Gao, Tombouctou et Kidal à aider le Mali à résoudre les problèmes dans le nord du pays". Le président de la communauté arabe du Mali, Mohamed Mahmoud El-Oumrany, qui a été également reçu par le président Keïta, a affirmé que la rencontre des différents mouvements azawad à Bamako est "une recommandation de l'Algérie, un pays voisin qui soutient de façon absolue l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali, deux principes non négociables, a-t-il dit. Il a indiqué, par ailleurs, que l'Algérie "demeure toujours solidaire avec le Mali, que ce soit en temps de crise politique ou au moment des catastrophes naturelles comme elle l'avait fait pendant les récentes inondations au Mali". La rencontre entre les différents mouvements de l'Azawad intervient deux jours avant les festivités marquant le début du mandat de cinq ans du nouveau président Keïta, qui verront la participation d'une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement.