Les Etats-Unis envisagent d'utiliser des drones pour combattre les chefs d'Al-Qaïda établis en Syrie depuis le début du conflit dans ce pays, a annoncé mardi dernier le quotidien allemand Bild, citant une source dans les services de renseignement américains. Selon le journal, afin de prévenir la création d'une Somalie méditerranéenne à proximité des frontières de l'alliance, la CIA étudie la possibilité de frapper les dirigeants de la nébuleuse terroriste à l'aide d'avions sans pilote. «Depuis quelques mois, nous constatons un afflux permanent de chefs militaires d'Al-Qaïda en Syrie. Ils transfèrent des fonds importants dans ce pays, ce qui laisse supposer qu'ils veulent s'y établir », rapporte Bild, citant un agent des services secrets américains. D'après le quotidien, ces derniers mois, le groupe terroriste dénommé Etat islamique de l'Iraq et du Levant a sensiblement renforcé sa présence dans le nord de la Syrie. Des milliers de partisans de ce groupe ont combattu contre les troupes américaines en Iraq. La plupart de ses membres sont originaires d'Arabie saoudite, d'Afrique du Nord et de Tchétchénie. Selon la société britannique IHS Jane's, citée par Bild, 10% des 100 000 rebelles syriens font partie des structures proches d'Al-Qaïda. Pour commencer, la CIA envisage de dresser une liste des cibles qu'elle veut placer sous surveillance électronique, rapporte Bild, ajoutant que des drones américains équipés de missiles Hellfire étaient déjà déployés en Turquie, à environ 300 kilomètres de la frontière syrienne. Ainsi, dans l'attente d'une agression caractérisée contre la Syrie, le prétexte semble bon pour entamer les hostilités. Si ce ne sont pas les armes chimiques, c'est la perpétuelle lutte contre «Al Qaïda». Comble de l'ironie C'est cette même faction des mercenaires islamistes de tous bords que les Américains s'apprêtent à chasser à coups de drones; alors que dans le même temps, la CIA serait en passe d'être remplacée par le Pentagone pour les livraisons d'armes aux mercenaires syriens. Ce qui, en d'autres termes, se traduirait par une nette augmentation des livraisons d'armes à ces mercenaires ; du moment que c'est l'Arabie Saoudite qui paye la facture. Pagaille à la yéménite A partir du moment où les premiers drones violeront l'espace aérien syrien, il faudrait s'attendre à une situation à la yéménite. Attaque presque quotidienne de drones. Peu importe les victimes du moment qu'elles seront considérées comme des membres d'«Al Qaïda». C'est ce qu'on appelle sortir par la porte et revenir par la fenêtre. Cela dit, les spécialistes des attentats à la voiture piégée entreront en scène comme en Irak, et au Yémen et seront toujours les éternels djihadistes d'«Al Qaïda».