Comme nous l'avons annoncé précédemment, le ministre de la Santé et de la Population et de la Réforme hospitalière s'est rendu à la wilaya de Khenchela où il s'est enquis sur place de la situation du secteur de son département et évaluer les projets en cours. Parmi les décisions prises par le ministre de la Santé figure l'extension de la capacité d'un hôpital situé sur la route de Batna qui devrait passer de 120 à 240 lits. Cet état de fait est jugé très insuffisant par la population de la wilaya qui s'attendait à beaucoup mieux pour la bonne prise en charge du malade. Nos interlocuteurs ont indiqué qu'en dépit des efforts déployés par le directeur de la santé et de certains cadres et staffs dirigeants des EPH, beaucoup reste à faire dans ce secteur. Ces derniers ont donné à titre d'exemple, le vieil hôpital situé au centre-ville qui active tel un centre hospitalier universitaire mais avec un budget et une capacité d'un simple EPH. Cet hôpital reçoit quotidiennement des malades non seulement des EPH des autres daïras mais également de l'ensemble des autres wilayas limitrophes. En raison des problèmes syndicaux qui perdurent, plus d'une dizaine de directeurs ont été nommés à la tête de cet hôpital mais la situation demeure inchangée. Les directeurs qui ont géré cet établissement hospitalier seront démis de leurs fonctions ou contraints de rendre le tablier. Actuellement, l'hôpital est dirigé à titre provisoire par un ancien cadre de la santé. L'ex- maternité qui a été érigée récemment en EPH Salhi-Belgacem est en outre débordée et fait face à des difficultés énormes en raison de l'exiguïté de la structure. Cet établissement souffre également du manque de spécialistes de chirurgie infantile. Le secteur sanitaire est également dépourvu de plusieurs autres structures de spécialités essentielles, ce qui nécessite à chaque fois de procéder à des évacuations de malades vers les CHU de Batna et Constantine. Il y a lieu de signaler qu'il arrive que certaines personnes évacuées en urgence décèdent dans les ambulances au cours de leurs transferts. M. Boudiaf a inspecté les chantiers des hôpitaux dans la daïra de Bouhmama à l'instar de Chechar (80 lits) et d'Ouled Rechache (60 lits) ainsi que celui de la polyclinique de la commune de Babar. Le ministre a également visité le chantier de l'école de formation paramédicale de 300 places. Il a insisté sur la nécessité d'accélérer le rythme des travaux dans cette structure. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a affirmé que les hôpitaux dans les wilayas de l'intérieur et du Sud du pays seront progressivement «renforcés en spécialistes pour une meilleure prise en charge des patients». Au cours d'une rencontre avec les directeurs des établissements publics hospitaliers, organisée au siège de la wilaya, le ministre dira que «des spécialistes seront recrutés dans le cadre de conventions de coopération avec certains pays européens et asiatiques». Il a également indiqué que des avantages seront accordés aux médecins nationaux désirant travailler dans les wilayas de l'intérieur et du Sud, citant entre autres, la possibilité de cession du logement de fonction après la fin du contrat. M. Boudiaf a également rappelé que son département s'emploie à l'élaboration d'une «charte nationale de la santé publique» dont le projet sera «prochainement présenté pour être débattu et enrichi à l'échelle des régions» par les médecins, les paramédicaux, les gestionnaires des établissements hospitaliers et des unités sanitaires de proximité, les associations et les partenaires du secteur. Cette charte, dont l'objectif est de «réformer le système sanitaire et de le remettre sur rails», définira les tâches de chaque intervenant, «éclaircira les choses» en matière de gestion, cernera les problèmes rencontrés et apportera les solutions idoines de sorte à promouvoir les prestations sanitaires attendues par les malades, a souligné le ministre. M. Boudiaf qui avait entamé samedi sa visite de travail à Khenchela, a estimé que les problèmes dans lesquels se débat le secteur, malgré les importantes sommes allouées par l'Etat à la santé en Algérie, sont «dus à 80% de la mauvaise gestion» au détriment des malades. Une situation qui ne saurait être tolérée à l'avenir, a-t-il averti. Au siège de l'annexe de l'Institut Pasteur, au chef-lieu de wilaya, le ministre a appelé à hâter l'équipement de cette structure sanitaire, avant d'inspecter les travaux d'extension de l'hôpital de la «route de Batna» dont la capacité passera de 120 à 240 lits. Il a également inauguré la polyclinique de la commune de Tamza qui doit être, a-t-il insisté, équipée et encadrée par des médecins et des paramédicaux afin d'assurer pleinement sa mission de structure de proximité dans cette région rurale. Dans la commune de Bouhmama, M. Boudiaf a inspecté le chantier de l'hôpital de 60 lits, retenu pour 730 millions de dinars dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009. Il a particulièrement insisté sur la nécessité d'accélérer le rythme des travaux des chantiers en cours à l'instar de l'école de formation paramédicale de 300 places.