L'intervention des forces de sécurité algériennes lors de l'attaque terroriste ciblant le complexe gazier de Tiguentourine en janvier dernier ne cesse d'être citée par les experts internationaux et ce, que ce soit en matière de libération d'otages ou des compétences mobilisées pour l'identification des cadavres en un temps record. Intervenant avant-hier à un séminaire sur «l'identification des victimes de catastrophes», le Dr. Jean-Pol Beauthier, expert belge en médecine légale de renommé internationale, a réitéré l'efficacité des services de sécurité algériens dans cette affaire notamment l'intervention de l'unité spéciale de la Gendarmerie nationale chargée de l'identification des cadavres. L'expert international a salué le mode opératoire de cette structure de la gendarmerie malgré son jeune âge, à savoir, sa création en avril 2012. Même pas une année d'existence, l'unité constituée d'une équipe d'experts en empreintes digitales, en ADN et des médecins légistes, a eu sa première intervention de grande envergure au complexe gazier pour contribuer à la résolution d'une affaire de terrorisme international. En effet, le travail effectué sur la scène de crime, à la morgue de Tamanrasset et au cimetière d'El-Alia s'est soldé par des résultats immédiats identifiant l'ensemble des cadavres sans aucune erreur. C'est ce qui a été confirmé par les six experts norvégiens et les cinq experts britanniques qui n'ont constaté aucune contradiction dans le travail réalisé. Aujourd'hui, le mode opératoire de l'unité de la gendarmerie est devenu une référence dans les plus importantes manifestations traitant du thème de l'identification des cadavres que ce soit lors des catastrophes naturelles ou au cours d'actes criminels. «Cette unité a eu à intervenir après l'attaque terroriste de Tiguentourine où elle a procédé à l'identification de l'ensemble des victimes, dans des délais très courts et d'une manière efficace que l'opération a suscité l'admiration des responsables et experts étrangers», a noté le colonel Messaoudi, directeur de l'Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC) de la gendarmerie sis à Bouchaoui (Alger) où a été organisé le séminaire international. L'intervenant a, de même, estimé que malgré ce succès réalisé par son unité, beaucoup reste à faire. «Toutefois, ceci n'est pas suffisant au vu de la création récente de l'unité et du manque d'expérience de sa composante qui a besoin d'améliorer et de mettre à niveau ses connaissances en s'imprégnant de ce qui se passe dans le monde», a-t-il souligné. Les travaux animés par un expert belge en médecine légale et auteur de plusieurs travaux scientifiques, mondialement connu dans le domaine de l'identification des victimes de catastrophes, ont vu la participation d'un ensemble d'acteurs, notamment des médecins légistes, des magistrats, des cadres de la Gendarmerie nationale, de la DGSN et de la Protection civile, ainsi que des étudiants du mastère de criminalistique filière enseignée à l'USTHB avec le concours de l'INCC/GN. «La conférence vise à renforcer les contacts entre les acteurs concernés par l'identification des victimes de catastrophes et relevant des différentes institutions, en vue de bénéficier des expériences étrangères en matière d'organisation du travail et de coordination, d'autant plus que notre pays est exposé aux diverses catastrophes: naturelle, technologique ou criminelle», a affirmé pour sa part, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, responsable de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale. Il note, également, qu'outre les situations citées, l'actualité a fait état de plusieurs cadavres de candidats à l'émigration clandestine qui sont rejetés par l'une des deux rives de la Méditerranée, noyés par la faute d'embarcations vétustes de la mort, mises à leur disposition par les groupes criminels organisés. «Tout ceci commande la mise en place de moyens matériels et humains à même de permettre de faire face à tout évènement», se sont mis d'accord les intervenants au séminaire scientifique d'Alger.