Belayat, Abada et consorts avaient mis tellement de conviction dans leurs propos que le doute avait réussi à s'insinuer concernant la longévité de Saâdani à la tête du FLN. Mais après la session du comité central d'hier, aucun observateur sérieux ne va prendre le risque de miser sur un renversement de situation dans l'ex-parti unique. Car, hier, Saâdani a fait prendre au comité central du FLN la décision qu'il voulait : proposer la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle prévue en 2014, pour un quatrième mandat. Ce n'est pas une surprise, samedi dernier, les mouhafedhs réunis par Saâdani avaient annoncé la couleur en demandant au président Bouteflika de se présenter pour un quatrième mandat. Mais, hier, Saâdani est allé plus loin, il a consolidé sa position en désignant un nouveau bureau politique. Il efface donc un peu plus l'ancien FLN dont continue de se prévaloir Belayat qui espère que le Conseil d'Etat remettra le calendrier au 29 août quand les redresseurs, toutes tendances confondues, s'étaient ligués pour destituer Abdelaziz Belkhadem. Mais ce retour en arrière est-il possible ? Malgré les efforts de Belayat et ses appels au boycott de la session du comité central d'hier, 288 de ses membres ont cautionné la démarche de Saâdani en y assistant. Cette instance comprend 340 membres. Le compte est vite fait : 52 absents. Une minorité qui ne constitue pas un obstacle à la prise de décision par le comité central puisque le quorum indispensable est atteint, ni à Saâdani qui poursuit la mission dont il est chargé. Loin d'être sur la sellette, il est plutôt confortablement assis sur un koursi, certes sans doute éjectable, comme l'est celui de secrétaire général du FLN, mais pas dans l'immédiat. Stabiliser son pouvoir à l'intérieur et promouvoir et construire à l'extérieur l'alliance qui va servir à soutenir le quatrième mandat du président, Saâdani avance ses pions de manière méthodique depuis qu'il s'est emparé de la tête du FLN cet été. Rien ne semble pouvoir l'en empêcher.