L'Algérie souffrait d'un déficit hydraulique en raison de son climat aride ; par conséquent, elle a œuvré durant plus de dix ans afin d'optimiser ses réserves d'eau potable. Aujourd'hui, elle a acquis une expérience qu'elle partage avec les autres pays du monde. L'expérience de l'Algérie dans le secteur hydraulique, notamment en matière des transferts et de dessalement d'eau de mer intéresse beaucoup les pays du monde, en particulier les pays méditerranéens. C'est dans ce sens qu'un atelier régional sur les grands transferts d'eau en Méditerranée a été programmé à Alger les 9 et 10 décembre 2013, auquel de nombreux experts et responsables ont participé pour un partage fructueux d'expériences. L'Algérie a justement à partager son expérience acquise durant un peu plus d'une décennie dans l'optimisation de ses réserves hydrauliques par la diversification de ses ressources. En plus de la construction des barrages, l'Algérie a construit des installations de dessalement de l'eau de mer et bâti un réseau de transfert d'eau important reliant notamment les wilayas de Jijel et Béjaïa à la wilaya de Sétif où la pluviométrie ne dépasse pas les 400 ml par an. Hocine Necib, le ministre des Ressources en eau, a souligné, hier, en marge de la rencontre, que les installations de dessalement ainsi que le transfert des eaux pourront assurer l'avenir de l'agriculture et de l'industrie en plus d'assurer de l'eau potable aux habitants. D'ailleurs, «il existe un grand projet d'une station de dessalement à Oran, a-t-il rappelé, qui sera, une fois mise en marche, la plus grande au monde avec 500 milles m3/jour ainsi que le projet du siècle de transfert d'eau In Salah-Tamanrasset sur environ 750 km. «L'Algérie est dotée d'environ 2 000 km de réseau de transfert d'eau à travers le territoire national», souligne le ministre. Ce qui lui permet de se placer parmi les pays leader dans ce domaine. Il y aurait également d'autres grands projets de transfert inscrits au titre du prochain programme quinquennal 2015-2019 avec, en prévision, une interconnexion entre les barrages. M. Necib a indiqué dans son discours que l'atelier régional sur les grands transferts d'eau en Méditerranée constitue un point de départ pour la mise en place d'une plateforme «Algérie» de dialogue et d'échange dans le domaine de l'eau entre les pays méditerranéens. A la fin de son allocution, le président honoraire du Conseil mondial de l'eau, Loïc Fauchon, a proposé aux experts des différents pays méditerranéens de collaborer ensemble et mettre en place un groupe de travail pour étudier l'impact du système de dessalement de l'eau de mer. Il a proposé notamment de mettre en place un projet de capacité de réponses aux désastres de l'eau afin de récupérer cette richesse tout en évitant les catastrophes naturelles qu'elle peut provoquer et participer à l'Alliance des pays arides, créée par les pays du Golfe, et qui prend en considération les notions de l'eau et de la nourriture. Les différents intervenants étrangers qui ont participé à la rencontre se sont tous mis d'accord sur la nécessité de diversifier les ressources en eau afin de répondre à la demande qui ne cesse d'augmenter au fil des années. Ils ont encouragé la construction des barrages et des stations de dessalement, le transfert des eaux, mais aussi le recyclage des eaux brunes et des eaux usées dans le but d'économiser cette richesse rare et de faire face au gaspillage.