L'Ecole nationale supérieure de l'hydraulique (ENSH) de Blida a organisé son 3e colloque international sur la gestion des ressources en eau au niveau du centre le Grand Bleu de Tipaza. Cette rencontre, à laquelle étaient présents d'anciens ministres, a réuni les responsables du secteur de l'hydraulique ainsi que des chercheurs et universitaires algériens et étrangers, à quelques semaines de la réunion du Conseil mondial de l'eau qui se tiendra à Istanbul (Turquie) au mois de mars 2009. Dans son intervention, le président du Conseil mondial de l'eau (CME), Loic Fauchon, a mis l'accent sur les problèmes de l'eau qui se posent pour toute la planète, en particulier le Bassin méditerranéen et l'Algérie. « Il s'agit d'un des principaux défis auxquels l'humanité doit faire face pour affronter les prochaines décennies », a-t-il lancé. La question de disponibilité de l'eau potable et de l'assainissement qui se pose, surtout avec l'afflux des touristes qui s'ajoute aux populations du littoral de toute la mer Méditerranée, doit trouver des réponses immédiates. Non seulement il y a nécessité de veiller à la qualité de l'eau, mais aussi d'œuvrer à accroître l'offre de l'eau pour répondre aux besoins des populations et des secteurs économiques pour chaque pays. « L'Algérie a fait le bon choix et sa politique en matière de ressources hydriques est claire », affirme Loic Fauchon. L'accroissement des ressources en eau non conventionnelles, notamment le dessalement de l'eau de mer et le traitement des eaux saumâtres dans le Sud, les longs transferts, le recyclage des eaux usées, le pompage à partir des grandes profondeurs, l'utilisation des nouvelles technologies sont autant de moyens utilisés par l'Algérie pour augmenter ses capacité en ressources hydriques. Aujourd'hui, il est temps de réfléchir sur le concept de l'eau virtuelle de manière à maîtriser cette ressource indispensable pour la vie de l'homme et des tissus économiques de chaque pays. Chaque projet devra être adapté à la disponibilité de l'eau pour chaque région, d'une part, et à la spécificité de chaque territoire, d'autre part. « Ce concept naturellement va modifier les règles commerciales, d'où la nécessité d'une révision de la tarification de l'eau, car tout de même l'eau qui sort du robinet n'est pas gratuite », précise le président du CME. « S'il faut protéger la mer, il faut impérativement abreuver les terres », explique-t-il. En conclusion, M. Fauchon mettra en évidence cinq obligations : le droit d'accès à l'eau pour chaque être humain, l'enjeu de veiller à ce que l'eau soit plus proche des citoyens, le financement de l'investissement et surtout la maintenance des équipements et des ouvrages hydrauliques, la sensibilisation des enfants et des élèves sur l'utilité et la protection de l'eau et faire et enfin la multiplication des programmes de recherche, tout en développant les technologies nouvelles et les innovations pour augmenter l'offre de l'eau. A noter que cette rencontre s'achèvera aujourd'hui (mercredi) par des recommandations pour une gestion efficace de l'eau au profit du développement durable en Algérie.