De l'avis des experts, l'Algérie fait partie des pays qui, durant ces dernières années, n'ont pas lésiné sur les moyens financiers pour développer leurs ressources en eau. Invité au deuxième colloque international sur l'eau et l'environnement organisé la semaine dernière à Alger par l'école nationale supérieure de l'hydraulique, le président du Conseil mondial de l'eau, M. Loïc Fauchon, n'a pas manqué de saluer l'intérêt que les pouvoirs publics accordent au secteur de l'eau. En effet, pas moins de 14 milliards de dollars sont consacrés par le gouvernement à ce secteur. Aussi, des mesures urgentes ont été prises pour optimiser l'utilisation des ressources hydriques et lutter contre le gaspillage et la mauvaise gestion des réseaux d'eau potable. Le recours au savoir-faire étranger en la matière a été décidé à cet effet non seulement pour venir à bout de la dégradation constatée depuis quelque temps dans l'alimentation des populations en eau, manifestée par de longues et aléatoires périodes de privation, mais aussi pour instaurer une nouvelle politique fondée sur le respect des normes de gestion, sur l'autonomie et la maîtrise des ressources à long terme. La gestion déléguée des réseaux publics d'assainissement et d'eau potable au niveau de la capitale accordée à Suez Environnement peut constituer, si le contrat de performance est respecté, une première expérience à travers laquelle les gestionnaires historiques des réseaux AEP, en l'occurrence l'ADE et l'ONA, seront contraints de se mettre au même diapason en matière de gestion et de planification. Il n'en demeure pas moins que les résultats attendus de cette nouvelle politique sont étroitement liés aux conditions climatiques que connaîtra le pays dans les années à venir. D'ores et déjà, le constat que font les experts montre que les ressources hydriques en Algérie, qui atteindront leurs limites à l'horizon 2020-2025, deviennent rares et fragiles. D'où la nécessité vitale de promouvoir toutes les initiatives en faveur d'une diversification de ces ressources. A cet effet, les usines de dessalement d'eau de mer, sur lesquelles les pouvoirs publics misent désormais, devront faire face à la demande domestique d'eau potable dans le pays. Selon les prévisions annoncées, l'Algérie devra disposer, fin 2007, de la plus grande usine de dessalement d'Afrique. Le site du Hamma deviendra alors, avec ses 200 000 m3/j, le principal fournisseur d'eau potable d'Alger. Selon le premier responsable de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), l'apport en eau potable produite par cette usine sera également renforcé par les eaux transférées du barrage de Taksebt.