«Les opérations devant garantir la traçabilité des éléments collectés, à savoir, l'observation, la recherche, la collecte, la préservation et l'acheminement des traces doivent être effectuées avec la rigueur la plus totale», a affirmé le général Abdelaziz Chater, inspecteur général de la Gendarmerie nationale à l'ouverture des travaux du colloque national sur la gestion de la scène de crime organisé jeudi à l'Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC/GN) à Bouchaoui. L'officier supérieur a indiqué, devant les participants des différentes institutions de l'Etat, que le travail des premiers intervenants, puis des techniciens de scène de crime et des scientifiques est d'une importance considérable et que la bonne gestion de la scène de crime constitue désormais un enjeu majeur. L'intervenant a souligné que les progrès de la science n'ont pas profité qu'aux services en charge de la lutte contre la criminalité mais aussi aux criminels leur permettant plus de capacité d'organisation et de maîtrise de la technologie au service des actes criminels en laissant moins de traces possibles afin d'échapper aux poursuites. «L'investigation d'une scène de crime ne peut avoir lieu sans mesures de protection garantissant son intégrité, sans coordination entre les différents intervenants et sans respect des règles juridiques et éthiques prévues par les lois et les protocoles», a insisté le haut responsable de la gendarmerie incitant les participants au séminaire scientifique à des réflexions devant permettre une prise de conscience au profit d'une meilleure gestion de la scène de crime qui, souligne-t-il, ne doit pas constituer le maillon faible de l'enquête judiciaire et des investigations criminalistiques. «Il y va de la crédibilité des institutions de l'Etat dont nous sommes tous de dignes représentants», a conclu le général Chater, rappelant la stratégie de la Gendarmerie nationale dans la lutte contre la criminalité en général et le développement des moyens d'investigations en particulier par, entre autres, la mise en service de l'INCC et de l'école de police judiciaire de Zéralda. Pour sa part, le colonel Abdelhamid Messaoudi, directeur général d l'INCC/GN, a mis en exergue la nécessité de la prise en considération d'un ensemble de principes et l'utilisation d'une méthodologie de travail qui garantissent la sécurité et le bon état de la scène de crimes, la perpétuité et l'acceptation des indications et empreintes par la justice comme preuves réelles démontrant les vérités des affaires criminelles. Pour ce qui est des objectifs du colloque national sur la gestion de la scène de crime, l'intervenant a indiqué la nécessité de rappeler les considérations juridiques et morales qui imposent la préservation de la scène et de montrer la grande importance des preuves matérielles dans la détermination de la nature et de l'origine de l'acte criminel ce qui nécessite la coordination entre les différentes parties lors de l'intervention sur une scène de crime. L'autre objectif majeur du colloque est de sensibiliser les éléments de la Gendarmerie nationale à la nécessité de concrétiser la valeur ajoutée de l'investissement réalisé par le commandement par l'intégration de la technologie comme outil de travail, par la formation en ressources humaines compétentes et par la fourniture de moyens nécessaires pour l'amélioration des conditions de travail dont la réorganisation de la chaîne de police judiciaire et la création d'instituts et d'écoles spécialisés.