Israël et les Palestiniens progressent vers un accord cadre destiné à parvenir à la paix, mais il y a encore du chemin à parcourir, a déclaré samedi le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Le chef de la diplomatie américaine, qui s'exprimait après des entretiens séparés avec les dirigeants israéliens et palestiniens, a montré un certain optimisme sur les chances de mettre fin à un conflit qui dure depuis 65 ans malgré l'absence de signes tangibles d'une avancée quelconque. John Kerry, dont c'est la dixième visite dans la région, tente de mettre en place un «cadre» pour les grandes lignes d'un accord, les détails devant être précisés dans un second temps. «Je suis certain que les entretiens que nous avons eus ces deux derniers jours ont d'ores et déjà (...) résolu certains problèmes et fourni de nouvelles opportunités pour d'autres», a dit le secrétaire d'Etat américain à l'issue de sa rencontre avec le président palestinien, Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie. «Nous n'y sommes pas encore, mais nous progressons», a-t-il ajouté. Depuis son arrivée dans la région jeudi, le chef de la diplomatie américaine a passé environ huit heures avec Mahmoud Abbas et, après une nouvelle séance de discussions de plus de quatre heures et demie samedi soir à Jérusalem, plus de 12 heures avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. John Kerry multiplie les navettes diplomatiques dans la région pour favoriser l'avancée des négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens, qui ont repris le 29 juillet sous l'égide des Etats-Unis après une interruption de trois ans. Le secrétaire d'Etat a, en outre, annoncé qu'il se rendrait dimanche en Jordanie et en Arabie saoudite pour discuter avec les souverains de ces deux pays des discussions de paix israélo-palestiniennes que les Etats-Unis espèrent voir déboucher sur un accord d'ici neuf mois. Washington aura besoin d'un large soutien dans le monde arabe si les Palestiniens doivent consentir les compromis qui devraient s'avérer nécessaires pour parvenir à un accord avec Israël. John Kerry a fait savoir qu'il avait également l'intention de rencontrer un certain nombre de ministres des Affaires étrangères de pays arabes le week-end prochain. A son arrivée à Jérusalem jeudi, John Kerry a indiqué que le cadre qu'il essaie de mettre en place devrait traiter de tous les aspects-clés du conflit, notamment des frontières, de la sécurité, des réfugiés palestiniens et de Jérusalem. Les deux camps ont exprimé leurs doutes sur cette entreprise. Samedi, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Yuval Steinitz, un proche de Benjamin Netanyahu, s'est publiquement interrogé sur les intentions de Mahmoud Abbas. «Nous avons des doutes importants sur la volonté d'Abou Mazen (Mahmoud Abbas, NDLR) de parvenir à un accord», a déclaré le ministre. «Nous considérons la provocation intense et l'antisémitisme de l'Autorité palestinienne dirigée par (Abbas) comme un obstacle essentiel sur la voie d'un accord». Côté palestinien, des manifestants à Ramallah ont condamné vendredi les efforts du secrétaire d'Etat américain aux cris de : «Kerry, espèce de lâche, tu n'as pas ta place en Palestine!» Samedi, le négociateur en chef palestinien, Saëb Erekat, a appelé Israël à renoncer aux colonies juives de peuplement sur les territoires que les Palestiniens revendiquent pour leur futur Etat et de cesser les démolitions d'habitations.