Les dirigeants israéliens et palestiniens étudiaient, avant-hier, les modalités d'un retour à des négociations de paix, après un accord arraché par le secrétaire d'Etat américain John Kerry la veille. La Suisse a salué la volonté des deux parties d'entreprendre des "discussions directes". M. Kerry a annoncé vendredi à Amman "un accord qui établit la base d'une reprise des négociations sur le statut final". Les détails de l'accord seront toutefois discutés seulement la semaine prochaine à Washington dans le cadre d'une rencontre entre le négociateur palestinien Saëb Erakat et la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni. "L'accord est en cours de finalisation, nous n'allons donc absolument pas parler de ses éléments pour l'instant", a-t-il ajouté avant de conclure son sixième voyage dans la région depuis sa prise de fonctions en février. Cet accord ouvre la voie à une reprise des pourparlers, abandonnés depuis trois ans.
Libération de prisonniers palestiniens Dans le cadre des ententes portant sur la reprise du processus de paix au Proche-Orient, Israël a accepté de libérer un groupe de prisonniers palestiniens, mais pas de faire de concessions sur les colonies juives et les frontières de 1967, a annoncé samedi le ministre israélien des Affaires stratégiques Yuval Steinitz. "Un certain nombre de détenus seront libérés. Je ne veux pas citer de chiffres, mais il y aura parmi eux des personnes condamnées pour crimes graves à des dizaines d'années de prison", a déclaré M. Steinitz à la radio Kol Israel. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a fait savoir vendredi que les Palestiniens et les Israéliens avaient défini les principales conditions de la reprise des négociations de paix et qu'ils se rencontreraient prochainement à Washington pour régler les questions en suspens. Les médias israéliens ont annoncé à cette occasion, citant des sources palestiniennes, que plus de 300 détenus pourraient retrouver la liberté. Le ministre des Affaires stratégiques a dans le même temps souligné qu'Israël a refusé de remplir les exigences - émises par les Palestiniens à titre de préalable à la reprise des négociations - concernant le gel des colonies juives sur les territoires occupés et la reconnaissance des frontières de 1949-1967. Selon M. Steinitz, le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas ne s'est pas montré enthousiaste à l'idée de reprendre le dialogue à ces conditions.
La reprise des négociations est dans l'intérêt stratégique d'Israël La reprise des négociations avec les Palestiniens est dans l'intérêt vital d'Israël, a déclaré le Premier ministre, dans sa première réaction à l'annonce par le secrétaire d'Etat américain John Kerry d'un accord ouvrant la voie à une relance du dialogue. La reprise du processus de paix est dans l'intérêt stratégique de l'Etat d'Israël, a dit Benjamin Netanyahu dans un communiqué. Il est en soi important de tenter de mettre fin au conflit entre nous et les Palestiniens, et il est important en raison des défis auxquels nous sommes confrontés, en particulier l'Iran et la Syrie. M. Netanyahu a en outre affirmé qu'Israël voulait empêcher (l'établissement d') un Etat bi-national qui menacerait l'avenir de l'Etat juif, et empêcher l'établissement à l'intérieur de nos frontières d'un autre Etat terroriste parrainé par l'Iran. Il n'a pas fourni de détails sur ce qui a été convenu pour ouvrir la voie à une reprise des négociations. Plus tôt samedi, le ministre des Relations internationales Yuval Steinitz avait indiqué qu'Israël libèrerait un nombre limité de prisonniers palestiniens dans un geste de bonne volonté. " J'insisterai sur les exigences d'Israël sur le plan de la sécurité et ses intérêts vitaux ", a dit M. Netanyahu dans sa déclaration.
Accord salué Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué les efforts des Etats-Unis visant à relancer les négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, a annoncé le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky. "Le secrétaire général salue la déclaration faite à Amman (Jordanie) par le secrétaire d'Etat américain John Kerry selon laquelle la base nécessaire à la reprise des négociations entre Israël et la Palestine a été mise en place", lit-on dans le communiqué de M. Nesirky diffusé par le service de presse de l'ONU. Le porte-parole a également cité M. Ban Ki-moon qui avait appelé les deux parties du conflit proche-oriental à "faire preuve de courage et de responsabilité" pour résoudre leurs problèmes par la création de deux Etats distincts. Les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens ont été suspendues en septembre 2010 après le refus de l'Etat hébreu de stopper l'expansion des colonies juives sur les territoires palestiniens occupés en 1967.