Les travaux de la 10e réunion des ministres de l'Agriculture membres du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) sur la sécurité alimentaire durable en Méditerranée ont débuté, hier, à l'hôtel El-Aurassi. Les ministres et les participants représentant les 13 pays membres du CIHEAM auront, trois jours durant, à se pencher sur une question de très haute importance, celle de la sécurité alimentaire des pays du Bassin méditerranéen car, faut-il le souligner, les pays riverains de la Méditerranée constituent l'une des régions du monde les plus déficitaires en termes de produits agricoles et agroalimentaires. «La problématique générale de ce séminaire fait ressortir, à juste titre, l'avènement d'une prise de conscience qui traduit par une réhabilitation légitime et opportune du fait territorial à travers l'élaboration et la mise en œuvre de politiques de développement rural qui viennent en complément de stratégies agricoles et de développement local», a déclaré, hier, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, Fodil Feroukhi. «Cette 10e réunion se déroulera dans un contexte qui reste particulièrement difficile pour les pays du Bassin méditerranéen comme pour une grande partie de l'humanité, caractérisé par des menaces sérieuses de crises alimentaires aiguës, suscitant les inquiétudes des pouvoirs publics et des populations», a ajouté M. Feroukhi. Par ailleurs, la 10e réunion du CIHEAM abordera la lutte contre le gaspillage alimentaire qui coûte à l'économie mondiale quelque 750 milliards d'euros chaque année, selon la même source. La gestion de la rareté des ressources notamment l'eau et la terre, et le développement des dispositifs spécifiques pour promouvoir les espaces ruraux seront également au menu de la conférence des ministres de la région méditerranéenne. Les participants au séminaire réfléchiront une «nouvelle manière» d'appréhender les territoires ruraux méditerranéens et leurs fonctions économiques, sociales et environnementales. Cet atelier s'articulera autour de quatre grands thèmes, à savoir, les territoires ruraux face au défi de l'attractivité et de la compétitivité, les territoires ruraux générateurs d'emplois et d'insertion sociale, diversité des territoires, des agricultures et durabilité des ressources, et enfin gouvernance des territoires ruraux et gouvernance territoriale de l'agriculture. Le CIHEAM est une organisation intergouvernementale créée en 1962 afin de promouvoir la coopération multilatérale en Méditerranée dans les domaines de l'agriculture, de l'alimentation, des territoires ruraux et de l'environnement dans le but de répondre aux besoins de développement dans la région. Elle regroupera 13 pays, en l'occurrence l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, le Liban, Malte, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, le Portugal, la Turquie et l'Albanie. Il se structure autour de quatre instituts agronomiques méditerranéens (IAM), localisés à Bari (Italie), Chania (Grèce), Montpellier (France) et Saragosse (Espagne) et d'un secrétariat général situé à Paris (France). «Les problèmes que nous venons d'évoquer ont été brutalement exacerbés par la crise alimentaire mondiale de 2007-2008 et ont provoqué une prise de conscience sur la nécessité de repenser en des termes différents la question de la sécurité alimentaire dans les pays qui dépendent des marchés extérieurs pour couvrir une partie négligeable de leurs besoin alimentaires», a indiqué le président du CIHEAM, Adel El-Baltagi. Il est à noter que la première réunion des ministres de l'Agriculture des Etats membres du CIHEAM fut organisée en 1999 à Rome. Par la suite, elles se sont tenues successivement à Rabat en 2000, Athènes en 2001, Beyrouth en 2002, Paris en 2004, Le Caire en 2006, Saragosse en 2008, Istanbul en 2010 et La Valette en 2012.