Lors de la réunion des cadres directeurs de campagne, des responsables de la communication et de ceux chargés de lamobilisation dans chaque wilaya, qui s'est tenue hier au siège de la permanence nationale, Ali Benflis, le candidat à la candidature présidentielle de 2014, a tenu un discours d'orientation très sage et clair. Le candidat déclaré annonce les grandes lignes de son programme et trace la démarche pour les comité de soutien à travers le pays. Donc, ce n'est qu'hier en fin de compte que Ali Benflis annonce sa candidature d'une manière officielle. Certainement après le décompte des fiches de souscription des citoyens et des élus. Si les comités de soutien sont venus des 48 wilayas et que la salle ne pouvait pas les contenir, c'est que chaque comité de soutien a collecté plus des 1 500 signatures requises ; dans certaines wilayas, il y a deux parfois trois comités de soutien. Ils étaient tous présents. Il leur exprimera sa gratitude et sa joie du fait qu'ils soient tous présents. Il leur fera part de toute la considération qu'il leur porte à leur enthousiasme, à leur engagement et surtout à leur adhésion au programme. Il dira qu'il est conscient des incertitudes et des interrogations dont estmarquée la conjoncture actuelle et qui entourent l'organisation du prochain scrutin, en précisant qu'il est qualifié de scrutin fermé, avec l'objectif de semer le doute et créer la démobilisation. Il conclura par un appel aux comités de soutien en les invitant à mieux organiser lamobilisation et en occupant le terrain. Il a tenu à ce que tout lemonde redouble de vigilance surtout en cette période préélectorale qui, le rappelle-t-il est propice à toutes les formes de manoeuvre politicienne. Dans ce premier chapitre d'orientation, il éclairera ses comités de soutien par l'existence de forts indices d'incertitude qui, dira-t-il, ne sont pas de nature à favoriser la sérénité requise pour un scrutin transparent et régulier. Pour expliquer, il donnera plus de détails afin de conforter son analyse et aiguiser la conscience des membres de comités de soutien : «Je veux parler du discours alarmiste qui prend la forme d'un appel à préserver la stabilité, mais qui vise en réalité uniquement à faire du chantage sécuritaire dont le seul objectif est demaintenir le pays dans le statu quo actuel et de différer toute possibilité d'alternance portée par la volonté populaire. En somme, c'est le statu quo ou le chaos.» A cemoment, la salle s'emballe pour scander «Benflis président». Il reviendra pour exprimer l'inacceptabilité des déclarations, d'autant plus qu'elles émanent d'officiels qui doivent prendre leur responsabilité. Il reviendra sur lemême sujet comme pour souligner sa désapprobation en disant que «personne n'a lemonopole de la préservation de la stabilité du pays. Nous rejetons toutes les formes de surenchère. Car chaque Algérienne et Algérien est un gardien vigilant de la stabilité de son pays». Il dénoncera le pouvoir personnel et explique que «le changement est pour moi synonyme d'évolution, il est une dynamique positive dont les bienfaits doivent surtout profiter à tout le monde, et je dis bien à tout le monde, et non pas à une infime minorité». Pour mettre les observateurs de sa démarche à l'aise, Ali Benflismarquera un temps d'arrêt et rassure : «Le changement doit être responsable, graduel et le fruit d'une large concertation nationale sans exclusion. Il doit être porté par des institutions réhabilitées, respectées et exerçant pleinement leursmissions. C'est à ces conditions que le pouvoir aura pour finalité de servir tous les Algériens dans une Algérie plus forte à l'intérieur et plus respectée dans le concert des nations.» Revenant sur les comportements que doivent observer les comités de soutien, il leur donnera l'ordre, sous forme d'appel, a être sincères dans leurs discours, à dire la vérité aux Algériens, d'aller vers le peuple, d'ouvrir leurs coeurs et savoir écouter. En leur rappelant que le peuple ne doit pas vivre de fausses promesses. Il leur demandera d'accorder une attention particulière aux jeunes chômeurs sans oublier le reste de la société. Revenant à l'élection présidentielle qu'il considère comme une étape importante pour consolider et approfondir l'édifice démocratique en Algérie, il considère que cette occasion, si elle est bien maîtrisée, sera idoine pour retrouver la confiance du peuple dans ses représentants et dans ses institutions. Au moment où il revient sur les motivations qui animent son intention de se présenter à l'élection présidentielle, l'ensemble des participants à la réunion se met debout comme un seul homme pour l'acclamer et scander «Benflis président». «Chacun connaît ma détermination à rassembler tous les Algériens, et je porte un grand espoir dans vos capacités et votre engagement à élargir la mobilisation autour du programme et du projet que je propose et qui reflète la réalité, les attentes et les préoccupations de la société.» Un peu plus loin, il soulignera par une condition qu'il faut observer scrupuleusement : pour gagner l'adhésion du plus grand nombre d'Algériens il faudrait oeuvrer sans marginalisation ni exclusion. Pour cela, il dicte une conduite à tenir : «Je vous demande d'être un modèle dans vos rapports avec les citoyens, car si nous réclamons la moralisation de la vie publique, nous devons faire preuve exemplarité en toutes circonstances.» Il demandera à ses comités de soutien d'axer leur discours sur le programme qu'il propose. Il reviendra avant de clore son intervention sur le fond du programme qui, dirat- il, est porté sur les exigences de moralisation de la vie publique. Il ambitionne demettre l'Algérien au centre des préoccupations et vise à donner des chances à une jeunesse talentueuse et pleine d'énergie, et qui veut s'imposer comme une force de travail, d'innovation et de proposition.