Aqui profite ce nouveau crime ? La réponse nous est donnée par le journaliste Scarlett Haddad (L'Orient Le jour) dans un article intitulé «Les objectifs de Daech au Liban». Pour rappel, Daech est le nomarabe de l'organisation terroriste EIIL - Emirat islamique d'Irak et du Levant, de création saoudo-qatarie. «L'extension, en cours de week-end, du bombardement des localités de la Békaa a montré que la situation à la frontière entre la Syrie et le Liban est en train de passer à une nouvelle phase, encore plus complexe que la précédente. Des sources militaires autorisées précisent que les villages qui ont été bombardés au cours du week-end étaient Boueida (dont les habitants sont chiites), Kasr (dont les habitants sont chiites), Laboué (dont les habitants sont chiites), Ersal (dont les habitants sont sunnites), Ras-Baalbek (dont les habitants sont chrétiens) et Fakiha (dont les habitants sont mélangés). Ce qui signifie, d'une part, qu'aucune communauté n'a été épargnée et, d'autre part, que ceux qui ont lancé les obus veulent en réalité créer une discorde confessionnelle entre les différentes composantes de la société libanaise, et de la population de la Békaa en particulier (...) d'autant que, selon le film des développements, les incidents ont commencé par l'explosion d'une voiture piégée en plein centre du chef-lieu de Hermel, suivie le lendemain d'un bombardement intensif de Ersal, qui a fait plusieurs morts. On voulait ainsi faire croire aux habitants sunnites que les chiites voulaient se venger de l'explosion de la veille. Le surlendemain, ce fut au tour des villages chrétiens et mixtes d'être pris pour cible pour que la discorde soit généralisée. Les mêmes sources militaires affirment catégoriquement que les bombardements proviennent de la région située au nord-est de Ersal et qui forme un jurd (région montagneuse) que se partagent le Liban et la Syrie. Même si certaines parties à Ersal, selon des sources, ont tenté de manipuler les débris des obus pour faire croire qu'ils avaient une autre origine, la preuve irréfutable a été faite au sujet de leur provenance. Or, le jurd de Ersal, qui s'étend jusque dans le territoire syrien et englobe les localités de Yabroud et de Douma dans le Qalamoun et le rif de Damas, est un fief de l'opposition syrienne dans ses factions les plus extrémistes, Daech et le Front Al-Nosra (...) le Liban doit s'attendre à traverser des jours difficiles et il se peut que les obus sur la Békaa du Nord deviennent une actualité régulière, un peu comme Tripoli et ses axes...» En terme de statistiques, l'UNHCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), avance qu'il y a à présent au Liban 890.000 réfugiés syriens officiellement enregistrés, pour une population «régulière» de 4,5 millions d'habitants. Près d'un demi-million de Syriens seraient en attente d'enregistrement. On imagine les problèmes soulevés par cet afflux massif. (A suivre)