A l'initiative du Mouvement de la société pour la paix (MSP), des partis politiques et des personnalités nationales se sont réunis hier à l'hôtel Safir pour débattre des questions relatives à l'actualité politique nationale et internationale. Une réunion qui avait pour thème de présenter les bilans socioéconomiques du pays. La structure du PIB et celle de la balance commerciale ont, depuis l'indépendance, constitué le casse-tête des économistes et des politiques algériens. La dépendance de l'Algérie aux hydrocarbures ne facilite pas l'émergence d'un secteur industriel compétitif. Les choix opérés par les décideurs à la fin des années 1960 étaient généreux mais non compatibles avec la réalité du monde environnant. Il a suffi d'un fort retournement de tendance et de l'échec des politiques communistes à la fin des années 1980 pour que la mondialisation des marchés et les règles de l'Organisation mondiale du commerce soient les concepts les mieux partagés dans le monde. Cette situation pousse les décideurs algériens à tenter de restructurer les industries existantes soit par la privatisation, soit par la politique dite de mise à niveau ou de certification. Dans son intervention, Benbitour a présenté le bilan des hydrocarbures en Algérie ; «il faut sortir de la dépendance des hydrocarbures», a-t-il dit. Et d'ajouter : «Les objectifs stratégiques de la politique industrielle consistent à réunir les conditions nécessaires à la création d'une richesse en substitution aux hydrocarbures et à la réalisation du développement durable.» Le président de MSP, Abderrezak Makri, quant à lui, a durement critiqué le bilan du gouvernement à travers la lecture de la situation économique du pays. En se référant également aux rapports et données fournies par les organismes internationaux sur la situation économique algérienne comme Doing Business, le FMI, le chef du MSP affirmera que l'Algérie qui a dépensé un montant astronomique de plus de 500, voire 600 milliards de dollars durant les trois mandats de l'actuel locataire du palais d'El-Mouradia, dont 286 milliards depuis 2006, n'a réussi à obtenir en fin de compte qu'une très maigre croissance de 3,4% en 2013. Des résultats ne concurrençant même pas ceux réalisés par des pays du continent noir avec des ressources et potentialités infiniment très inférieures à ceux de l'Algérie. Tous ces indicateurs économiques qui virent au rouge sont des chiffres têtus, communiqués par des organismes officiels, souligne-t-il. La situation économique est qualifiée de grave et dramatique par le leader du MSP qui s'est dit en droit, en tant que parti politique, de tirer la sonnette d'alarme car à ce rythme, on ira vers la faillite, un cap où les recettes tirées des exportations des hydrocarbures, ne pourront plus couvrir les importations. Makri est convaincu que «ce genre de pratiques et politiques désinforment sciemment l'opinion publique et porteront dangereusement atteinte à la stabilité du pays». Même au chapitre relatif aux infrastructures de base dont les soi-disant réalisations sont ressorties à chaque fois par le gouvernement pour embellir son bilan, «il n'en est rien», selon Makri. Pour preuve, «l'Algérie est classée en 106e position dans le monde en ce domaine», explique-t-il. Le premier responsable du MSP a justifié sa critique par les chiffres et prévisions de la loi de finances, comme le recul de l'excédent commercial, la réduction des exportations et l'augmentation vertigineuse des importations.