Le transport de voyageurs par voie maritime dans la wilaya d'Alger devrait se concrétiser cette année pour offrir une solution aux milliers de travailleurs, qui convergent chaque jour vers le centre-ville pour rejoindre leur lieu de travail, a-t-on appris hier auprès d'une source responsable à la direction des transports de la wilaya. Longtemps espérée, cette solution alternative aux tracas quotidiens des Algérois induits par un trafic automobile urbain démentiel sera concrétisée prochainement, a annoncé le directeur des transports de la wilaya d'Alger, Rachid Ouezzane. La première ligne maritime de voyageurs reliant le port d'Alger à celui de Tamenfoust, actuellement à l'étude, devrait entrer en service au cours de l'année, a-t-il ajouté. «L'actualisation de l'étude du projet de la ligne de transport urbain maritime reliant le port d'Alger à Tamentfoust, dans la commune d'El-Marsa, réalisée en 2003, sera achevée d'ici deux mois. Cette ligne, qui sera dotée d'une extension vers Tipasa et Boumerdès, pourra être exploitée au cours de cette année», a-t-il souligné. L'étude initiale a été reprise pour redéfinir certains aspects du projet, comme les stations intermédiaires et les investissements à réaliser en matière d'infrastructures, qui sont à la charge exclusive de l'Etat, a-t-il précisé. En attendant l'achèvement de cette nouvelle étude, M. Ouezzane a indiqué que l'itinéraire de ces dessertes maritimes débute au port d'Alger, passerait par les Sablettes (Hussein Dey), en cours d'aménagement, Bordj El-Kiffan, et enfin le port de Tamenfoust. Deux objectifs sont, selon lui, visés par ce projet : «Il y a d'abord l'objectif principal, qui est de transférer le trafic de voyageurs par route vers le celui maritime, pour lutter contre la congestion de la circulation automobile. Il s'agit également d'offrir des moyens de plaisance aux algérois et aux touristes dans la baie d'Alger.» Les voyageurs par bus sur la ligne Tafourah-Ain Taya souffrent quotidiennement de la durée du voyage du fait de l'énorme trafic routier sur cette destination, et du peu de confort qu'offrent les bus actuellement en exploitation sur tous les réseaux en Algérie, estiment des habitants de la côte est algéroise. Le nombre de voyageurs à transporter, le nombre de bateaux à exploiter et la capacité de chacun d'eux seront définis par l'étude en cours d'actualisation, a souligné par ailleurs M. Ouezzane. L'exploitation de la ligne, qui sera soumise aux dispositions du code maritime, sera confiée soit à une entreprise étatique, soit à des opérateurs privés, a-t-il affirmé. Il a estimé également, concernant le tarif des billets, que s'il sera subventionné par l'Etat, il pourrait être moins élevé que celui du ticket du métro d'Alger (50 DA par personne en aller simple). Le transport maritime de voyageurs comme solution alternative et complémentaire aux autres moyens de transport dans la capitale est facilitée par l'existence de plusieurs ports de plaisance et abris de pêche (Raïs Hamidou, Djemila, Sidi Fredj, Zemmouri, etc.), qui peuvent être réaménagés pour servir de gares maritimes, outre celles prévues par l'étude de la direction de wilaya des transports. Interrogé sur le devenir des transporteurs privés de la ligne Tafourah-Aïn Taya, qui pourraient perdre leur clientèle après la mise en service de la voie maritime, M. Ouezzane a répondu qu'ils seraient intégrés au nouveau plan de circulation de la wilaya. Le trafic automobile urbain dans la capitale et ses banlieues a tellement évolué durant ces cinq dernières années qu'il est devenu pratiquement impossible de faire en moins d'une demi-heure le trajet Kouba-Place des Martyrs, estime un habitant des hauteurs d'Alger. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, avait annoncé une réunion interministérielle qui sera consacrée exclusivement au problème de transport dans la capitale. La capitale algérienne dispose déjà, depuis novembre 2011, d'un métro et d'un tramway, outre plusieurs téléphériques et télécabines reliant les hauteurs de la ville avec le centre historique d'Alger.