Reprochant au Qatar ses «ingérences» dans les affaires de ses voisins, trois pays du Golfe, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn, ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs à Doha, mercredi 5 mars. Cette décision sans précédent dans les relations entre pays arabes du Golfe a été annoncée au lendemain d'une réunion «houleuse», selon la presse, des ministres des Affaires étrangères des monarchies arabes du Golfe à Riyad. Ce mini-sommet, à l'initiative de l'émir du Koweït, était destiné à surmonter le profond désaccord entre Doha, d'une part, et Riyad, Abou Dhabi et Manama de l'autre, sur la conduite à suivre face au nouveau pouvoir installé par l'armée en Egypte en juillet 2013 après l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi. Le Qatar s'est rangé ouvertement du côté des Frères musulmans qui ont perdu le pouvoir en Egypte, tandis que les trois autres pays ont apporté un soutien massif, tant politique que financier, au nouveau pouvoir égyptien. Outre ce dossier, le Qatar est soupçonné par ses trois voisins de soutenir les islamistes proches des Frères musulmans dans leurs pays, dont des dizaines ont été condamnés à la prison dans les Emirats arabes unis. La justice des Emirats vient ainsi de condamner un citoyen du Qatar à sept ans de prison : il était poursuivi pour collecte de fonds au profit d'islamistes, accusés de vouloir renverser le régime qatari.