La campagne électorale pour la présidentielle a du mal à démarrer à Boumerdès. La ville semble ignorer l'évènement. Point d'affichage. Les états-majors ont pris l'habitude d'attendre les derniers jours pour arborer leurs couleurs et leurs slogans partisans à travers les dépliants, affiches et autres banderoles. Il semblerait qu'on craigne les arrachages sauvages et autres coups bas. Les meetings des pro-Bouteflika chahutés Cette crainte semble se confirmer par les tout premiers meetings des représentants du candidat Bouteflika qu'Amara Benyounès et Amar Ghoul ont tenté d'organiser jeudi au chef-lieu de wilaya. En effet, des opposants au 4e mandat ont chahuté la rencontre prévu à l'exiguë salle Sennani-Saïd, et il a fallu l'intervention de la police comme barrière entre les opposants et les partisans. Cela n'a pas empêché le déroulement expéditif du meeting où les représentants du président sortant ont mis en relief les réalisations de ce dernier avant de défendre la nécessité de la poursuite des actions «pour parachever le programme». Toutefois, les meetings suivants qui devaient se dérouler à Bordj Menaïel et à Khemis El-Khechna ont été annulés faute d'intéressés. Ce qui constitue une première au niveau de la wilaya où les partis au pouvoir (FLN et RND) apparaissent comme incapables de mobiliser leurs propres troupes. Un véritable constat d'échec. Belaïd s'attaque au régionalisme Belaïd Abdelaziz avait précédé la veille au niveau de la même salle ces deux représentants du candidat sortant. Il avait fait le plein et sans aucun incident. Le plus jeune des candidats avait procédé «à la mise à nu du système clientéliste, népotique et corrompu» avant de promettre de «poursuivre les responsables de détournements et autre corruption». Il a défendu un programme qui fait de l'agriculture l'axe central du développement au vu des potentialités du pays comme l'illustre l'exemple de Boumerdès. Il a dénoncé les aides de l'Etat et le détournement du foncier qui ont profité à d'extra-agriculteurs. Belaïd a mis en avant l'opportunité qu'offre l'agroalimentaire qu'il compte ouvrir grandement à l'investissement privé. Il a également fustigé les violences verbales et le régionalisme «érigé en système de cooptation» et plaidé plutôt pour une régionalisation où l'Algérie serait le passage obligé pour l'Afrique et le monde Arabe. Pour lui, les grèves et les manifestations connues par le pays sont l'expression d'une mal-vie dont la mauvaise gestion est amplement responsable. C'est pourquoi il compte améliorer la gestion en faisant appel aux jeunes compétences nationales que le système a écartées. Il veut aussi rentabiliser l'argent des œuvres sociales des secteurs comme l'éducation «afin qu'il soit utilisé dans la construction de logements sous forme de coopératives immobilières». La jeunesse profiterait de «crédits sans intérêt» pour faire face au chômage. Néanmoins, le développement, pour lui, a pour cellule de base la commune qui doit «bénéficier de plus de prérogatives». En un mot, Belaïd Abdelaziz veut investir en l'homme. Enfin, il conclura sur un diagnostic de l'origine des maux en Algérie qui, selon lui, proviennent «d'un manque de confiance double : d'une part, les Algériens entre eux et, de l'autre, avec les gouvernants». C'est cette confiance perdue qu'il se propose de retrouver.