Les déclarations de Ali Benflis et de certains politiciens au sujet du retour de l'ex-parti dissous, la réhabilitation de ses membres et l'éventuelle amnistie générale a soulevé la colère et l'indignation des membres des familles des victimes du terrorisme. Ces derniers trouvent irresponsables et de scandaleuses ces déclarations indiquant qu'ils accepteraient une en contrepartie du «retour» des disparus. Depuis les déclarations d'Ali Benflis promettant le retour de l'ex-parti dissous sur la scène politique, des voix des familles victimes du terrorisme se sont levées dans les quatre coins du pays. Ces citoyens trouvent que ceux qui envisagent le retour de l'ex-parti dissous veulent déstabiliser le pays. «Nos parents, enfants et nos parents qui ont été assassinés par les intégristes islamistes ne sont pas des moutons», ont-ils indiqué. Nos interlocuteurs ont ajouté que l'assassinat de leurs proches n'a pas de prix indiquant que rien au monde ne pourrait les remplacer. «Nous n'acceptons aucune indemnisation et seul le retour effectif de nos proches pourrait nous obliger à accepter une amnistie générale», ont-ils déclaré. Comment peut-on accepter de voir ceux qui ont donné l'ordre aux criminels d'égorger nos enfants, femmes et nos parents bénéficier d'un quelconque pardon, ont-ils expliqué. Nul n'a le droit de parler en notre nom ou de faire du commerce avec le sang de nos proches, ont-ils ajouté. Qu'ils cessent de nous provoquer, nos blessures n'ont pas encore été pansées, a déclaré Mohamed El Hadi. De quel droit parle-t-on en notre nom et qui pourrait pardonner à notre place ?, a-t-il ajouté. Une ancienne victime du terrorisme dans les rangs des forces de sécurité n'a pas pu se retenir en évoquant le sujet de l'amnistie générale et le retour des ex-du FIS. «Alors que nous attendions à ce que l'Etat corrige les erreurs du passé, voilà qu'on nous propose de pardonner aux assassins et de blanchir leurs commanditaires». Ce dernier a ajouté je cite : «puisque c'est ainsi, pourquoi ne pas penser à attribuer une carte d'«ancien moudjahid» aux terroristes et qu'on en finisse». Quelle est la différence entre l'ex-FIS et les mouvements islamistes qui activent sur la scène politique ?, ont déclaré nos interlocuteurs. S'ils n'ont pas une appellation commune, l'idéologie et le projet sont les mêmes à savoir : l'instauration d'un état théocratique en Algérie. Conformément à la Constitution et aux lois et textes de la République, ces mouvements devraient être dissous, ont-ils ajouté. Même Abdelmalek Sellal n'a pas été épargné par les critiques de certains membres des familles des victimes du terrorisme. « Il a le droit de parler au nom de tout ce qu'il veut mais pas en notre nom», a déclaré Ami Rabah. Ce dernier a ajouté que le sang des martyrs de la tragédie noire est une ligne rouge que personne n'a le droit de franchir, a-t-il ajouté.