1) L�antiam�ricanisme du chef de l�Etat De La Havane (Cuba), o� il se trouvait la semaine derni�re, XIVe Sommet des pays nonalign�s), le premier magistrat du pays a fustig� les Etats- Unis d�Am�rique et la politique du pr�sident Bush au Moyen-Orient, accusant celui-ci �d�imposer contre vents et mar�es son projet du nouveau Moyen-Orient�, (presse ind�pendante du 18 septembre 2006 entretien accord� � l�APS). Qualifi�e par des journalistes ( El Khabar, Le Soir d�Alg�rie, El Watan) d�inattendue, cette d�claration pr�sidentielle fut en effet surprenante, lorsqu�on sait et qu�on se souvient que r�cemment les m�mes Etats-Unis d�Am�rique �taient courtis�s, adul�s, compar�s notamment � la France dont le ministre alg�rien des Affaires �trang�res d�clarait publiquement : �Qu�elle (la France) ne faisait pas le poids dans la balance face � l�Am�rique�. D�cod�, ce message signifiait clairement, � au moment pr�cis o� le trait� d�amiti� alg�ro-fran�ais �tait totalement et d�finitivement compromis � �Nous n�avons gu�re besoin de la France, nous avons mieux : les Etats- Unis d�Am�rique�, pour quelles raisons alors le chef d�Etat (A. Bouteflika) s�est-il montr� soudainement �offensif� ou plut�t agressif ? Ce n�est certainement pas � l��gard de l�Am�rique ? Pour marquer sa d�sapprobation � l�agression isra�lienne contre le Liban via les USA, quand bien m�me il a soulign� : �Que le Liban a �t� soumis pendant plus d�un mois... � une terrible guerre d�agression men�e par procuration par Isra�l.� Ce n�est absolument pas la raison de son revirement car outre que cette d�claration pr�sidentielle est aujourd�hui totalement d�pass�e dans le temps et donc obsol�te, on se souvient que durant la guerre contre le Liban le chef de l�Etat avait observ� un mutisme total et inexpliqu� jusqu�� ce jour. Et le pr�sident palestinien Mahmoud Abbas de passage � Alger (durant la m�me p�riode juillet, ao�t 2006) avait �t� accueilli et re�u par Abdelaziz Belkhadem et non par son homologue. C�est pourquoi l�on ne peut croire s�rieusement � un antiam�ricanisme motiv� par un soutien bouteflikien au Liban et � la Palestine. Est-ce parce que le chef de l�Etat alg�rien se trouvant � La Havane a cru bon et utile de jouer la carte �anti-USA� contamin� par l�antiam�ricanisme cubain tenace ? Peut-�tre... Lorsqu�on joue au Non-Align� il faut assumer son r�le jusqu�au bout. Surtout que �a ne d�range nullement les puissants. A moins que la v�ritable raison de ce soudain et inattendu antiam�ricanisme bouteflikien serait que le premier magistrat du pays sait aujourd�hui qu�il n�est plus du tout en odeur de saintet� aupr�s de son �ami� (comme il se plaisait � l�appeler) Bush ? En effet, si le concept de �terrorisme� a permis aux plus forts de ce monde d�occuper et d�agresser l�Irak, (alors que l�on sait que les armes de destruction nucl�aire n�ont jamais exist�) puis le Liban au nom d�un pr�tendu droit de l�gitime d�fense, il n�en demeure pas moins que la politique d�absolution de l�AIS et des GIA pr�n�e par Abdelaziz Bouteflika n�est pas du go�t de l�oncle Sam, voire d�autres pays occidentaux. �Le 11 septembre 2001 aura eu pour effet de montrer au monde entier que le terrorisme-islamiste peut frapper tous les pays�, d�clarait le m�me Bouteflika le 7 octobre 2002 � Madrid. Fautil encore pr�ciser que l�apr�s- 11 septembre et le pardon accord� aux criminels islamistes par le premier magistrat du pays sont un mariage contre nature, donc vici�, donc nul et non avenu. Et si telle serait la raison, l�on dirait alors que A. Bouteflika en affichant son antiam�ricanisme joue tout bonnement son vatout d�autant que l�on ne sait toujours rien sur son �nigmatique et longue absence et que d�importants rendez-vous ont une nouvelle fois �t� report�s (Conseil de la magistrature entre autres). L�antiam�ricanisme bouteflikien ressemblerait, alors, � l�histoire r�elle d�un magistrat aujourd�hui d�c�d� connu � l��poque o� j��tais sa coll�gue pour sa grande docilit� et qui, � la veille de sa retraite, avait cru utile de dire quelques v�rit�s � son ministre sur l�ind�pendance de la justice ! C��tait dans les ann�es 1970/1975. Il para�t que le garde des Sceaux avait ri aux �clats en �coutant les propos de son �serviteur�. 2) Le retour de l�islamiste absous En refusant de rencontrer Rabah Kebir, qualifiant le retour de celui-ci de �non-�v�nement�, le secr�taire g�n�ral du RND, M. Ahmed Ouyahia, ( Le Jour d�Alg�rie, 20 septembre 2006) nous invite � bon escient � ignorer jusqu�� l�existence de ce sinistre individu et ceux qui lui ressemblent. Il est vrai que toute publicit� favorable ou d�favorable ne saurait le desservir selon l�adage : �Parlez de moi en bien, parlez de moi en mal, mais parlez de moi.� Si j�adh�re pleinement � cette opinion, je ne saurai tol�rer que Rabah Kebir ait l�arrogance de parler de �droits civiques�, de �droits politiques� et de la cr�ation d�un parti politique. Certes, certains diront que la plume ou la parole ne peuvent plus changer le cours des �v�nements ou abroger la charte de l�impunit� et de l�injustice. En nous taisant comme nous le faisons face � des ex�mirs aux mains rougies de sang qui disent ne rien regretter, serions-nous moins coupables qu�eux ? La lassitude qu�a engendr�e la d�cennie rouge invoqu�e par beaucoup autour de moi n�est pas un argument mais une argutie car ce ne sont pas les r�publicains qui ont trahi mais celui qui a accord� l�absolution totale � celui des criminels de la pire esp�ce. Redondances, direzvous ? Pas tant que cela, lorsqu�on sait que Rabah Kebir qui avait menac� d�importer des cadres islamistes en 1990 de l��tranger pour remplacer les Alg�riens impies, pi�tine la m�moire de 200 000 victimes sit�t de retour au pays en d�clarant qu�il a l�intention de cr�er un parti politique. Son retour n�est en rien surprenant, ni le sien ni celui d�ailleurs de ses acolytes qui l�ont accompagn� ou ceux qui le rejoindront dans le futur. D�s lors que l�impunit� leur �tait garantie, ils pouvaient � et pourront quitter le cocon chaud des pays d�accueil : Allemagne, Grande- Bretagne, Suisse, Belgique, USA. Exil dor�, retour triomphal en esp�raient-ils autant ? Violant les dispositions de la charte, Rabah Kebir comme d�autres qui l�ont pr�c�d� a tenu une conf�rence de presse. Et que nous dit-il � la veille de l�gislatives ? Qu�il entend cr�er un parti politique ! En somme parachever ce que lui et les autres commanditaires avaient commenc�. Le FIS a �t� dissous par d�cision de justice le 4 mars 1992 par deux magistrats femmes, l�une au si�ge, l�autre au minist�re public au moment o� certains de leurs coll�gues hommes remettaient � leur hi�rarchie des certificats m�dicaux. La dame du minist�re public a �t� remerci�e en 2004 apr�s le 8 avril pour bons et loyaux services, Rabah Kebir revient en �h�ros� ! Ne cherchez pas � comprendre, cela a pour nom la r�conciliation. Il veut sont parti pour nous rappeler que le 1er novembre 1990 dans une ville de l�Est (Tarf) deux employ�s municipaux qui accrochaient des drapeaux ont �t� assassin�s par le terrorisme-islamiste. Le pr�sident de l�APC FIS avait boycott� la c�r�monie de recueillement sur les tombes de chouhadas. Il veut donc son parti pour pi�tiner les valeurs du 1er Novembre 1954 et la m�moire des chouhadas. Il veut son parti pour que lui et ses acolytes saccagent, incendient des joyaux architecturaux comme la c�l�bre mosqu�e de Sidi-Boumedi�ne � Tlemcen dans les ann�es 1990 et assassinent des imams. Il veut son parti pour br�ler vif, � Ouargla, un enfant de cinq ans lors de l�incendie du domicile de sa m�re dont le �crime� �tait de vivre seule (1990). Il veut son parti pour encourager ses acolytes � assassiner leurs s�urs lorsqu�elles refusent de renoncer � leur profession comme une jeune fille de Mascara en 1991. Il veut son parti pour d�truire les paraboles et agresser les �tudiantes dans les cit�s universitaires. Il veut son parti pour interdire la musique, la peinture, l��criture, le cin�ma et la libert� d�expression. Il veut son parti parce que fid�le � lui-m�me, il veut un Etat islamiste comme il n�a cess� de le pr�ner et de le d�clarer tandis qu�il vivait en Allemagne (entre autres voir un des num�ros de Minbar El Djoumou��ao�t 92). Quant � Abdelkrim Ghemati (ancien membre du bureau ex�cutif de l�ex-FIS Tipasa) accompagnant Rabah Kebir, exil� lui aussi � Londres, c�est celui qui avait d�clar� : �L�Etat islamique ne sera pas constitu� et appliqu� en quelques jours. Sa mise en place se fera sur un long terme par �tapes.� Ah ! si Omar Hammadi (mon homonyme, un ami cher � ma famille et non mon parent comme on l�a cru) assassin� avec son jeune fils de vingt ans, le 11 octobre 1995 �tait encore de ce monde, Ghemati se ferait tout petit... petit ! Hammadi le patriote, ancien condamn� � mort durant la guerre de Lib�ration n�est pas mort car le stade de Bologhine porte son nom. Ghemati demeurera celui qu�il est : un impuni par d�cret pr�sidentiel ni plus ni moins. Rabah Kebir veut son parti pour semer la terreur, ensanglanter cette terre abreuv�e du sang de la barbarie de ses acolytes. Il repartira en Allemagne et cautionnera � nouveau tous les crimes islamistes. Que le chef de l�Etat ait d�pli� le tapis rouge sous les pieds des terroristes-islamistes, auteurs, complices et commanditaires est une monstruosit� intol�rable, mais il y a pire : il y a notre silence � donc notre caution � face � l�arrogance des monstres de Abdelaziz Bouteflika. C�est en effet pire que �l�opposition f�conde� �voqu�e par Mohamed Benchicou dans Le Soir d�Alg�rie du jeudi 21 septembre puisque nul ne peut dire : �Je ne savais pas.� Non seulement nous avons su, non seulement nous avons v�cu les ann�es de l�ex-FIS, ses assassinats cibl�s, ses massacres, ses viols, ses destructions, mais surtout nous savons que lorsque les islamistes parlent de tol�rance, de r�conciliation, ils pensent intol�rance totalitarisme. Comme le dit l�auteur du Le FIS et le terrorisme : au c�ur de l�Enfer� Mohamed Issami : �La d�finition de la tol�rance dans la pens�e int�griste n�a pas de place� ou encore comme l�exprime Richard La B�vi�re : �Malgr� son habillage de l�gitimit� d�insertion et de mod�ration, l�islamisme reconverti est susceptible � tous moments de s�embraser et d�alimenter encore la barbarie� (Les r�seaux europ�ens�). La violence �tant alors au centre de l�action politique de l�islamisme, il est ais� de comprendre que Rabah Kebir n�a pas chang� et qu�il ne changera pas. La concorde civile d�abord avec son inattendu �pilogue de gr�ce amnistiante, l�absolution totale ensuite donneront aux islamistes l�opportunit� de faire monter les ench�res. A nous de leur prouver que leurs illusions doivent demeurer ce qu�elles sont : des illusions. Certains d�entre nous, juristes surtout, mais pas seulement � et j�en fais partie � n�avaient-ils pas vu dans le texte �de la concorde civile� un habillage juridique g�rant la reddition des terroristes-islamistes puisqu�en �taient exclus les auteurs de massacres� viols�, etc. (article 7) ? L��pilogue fut la gr�ce amnistiante le 13 janvier 2000, et le devoir de justice a �t� jet� aux orties. La d�rive a �t� renouvel�e et confirm�e par la charte sur la �paix�. L�impunit� dont jouit Rabah Kebir l�am�ne � vouloir cr�er son parti pour mener sa guerre contre les civils et jeter sur eux l�anath�me. L�islamisme n�est pas une revendication sociale ou identitaire, �c�est une id�ologie totalitaire et une pathologie identitaire� (un intervenant au colloque international sur le terrorisme tenu les 26-27-28 octobre 2002). Une pathologie que Rabah Kebir a voulu masquer sous le couvert de la r�conciliation. N�a-t-il pas d�clar� que �l�arm�e et les autres services de s�curit� �taient pour la paix ?� Coup d��p�e dans l�eau que ces flagorneries grossi�res, car le m�me Kebir, aid� en cela par les �qui tue quitistes � et leurs officines, n�avait-il pas d�clar� � maintes reprises que c��tait l�arm�e qui tuait et massacrait � tour de bras ? C��tait au temps o� le ciel allemand lui faisait pousser des ailes. Aujourd�hui, le m�me Kebir reconna�t donc qu�� Guemmar en novembre 1991, des jeunes appel�s avaient �t� assassin�s par ses acolytes, ses fr�res terroristes-islamistes et non par l�arm�e. Aujourd�hui, il reconna�t donc que cette m�me arm�e a d�fendu le pays et la R�publique et n�a fait que r�pondre � la barbarie terroriste. Aujourd�hui encore, elle demeure le seul rempart � le seul � contre la �dawla islamya � face au premier magistrat du pays et � son chef du gouvernement islamistes. Face � des ex-�mirs r�habilit�s. A ce titre, gardienne des valeurs r�publicaines, gardienne de l�ordre public de l�unit�, cette m�me arm�e dont les pertes humaines ont �t� �normes durant les ann�es rouges, laissera-t-elle les terroristes- islamistes aux comportements ostentatoires parce que convaincus de l�impunit� nous ramener � la case d�part ? Je ne le crois pas du tout, malgr� les analyses alarmistes que j�ai entendues ici ou l�. Et surtout le premier magistrat du pays comme ses monstres ne doivent jamais oublier que les familles des victimes du terrorisme n�ont pas dit leur dernier mot. En Espagne, soixante-dix (70) ans apr�s les pers�cutions et les meurtres des r�publicains par les franquistes, le Premier ministre Zappatero s�appr�te � promulguer une loi de R�habilitation des R�publicains �quand bien m�me il se heurte � l�opposition de membres au sein du pouvoir de descendants de franquistes. Zappatero ne renoncera pas � son projet fort du soutien populaire et d�une jeune g�n�ration avide de v�rit� et de justice� (Paris-Match n� 2991). Nous, nous n�attendrons pas 70 ans. Nos enfants et petits-enfants non plus. Une m�moire ensanglant�e est pire qu�une balle : elle est tenace dans sa rancune et dans sa d�termination. Pourquoi alors nous taire ? Pourquoi accepter l�anacceptable ? Pourquoi nous taire alors m�me que la construction �paix� concoct�e par le premier magistrat du pays est tr�s fragile, si fragile que Rabah Kebir a pris le soin d�ajouter qu�il pourrait repartir sur l�Allemagne. Entre El Qa�da et le GSPC, c�est le grand amour, ceux qui reprennent le chemin du crime sont plus nombreux que ceux qui y renoncent, des r�seaux de soutien logistique au terrorisme- islamiste sont d�mentel�s... dans tout cela la r�conciliation ?... A d�autres ! 3) Le pape et ses maladresses verbales. Ayant exprim� ses regrets, ayant fait ses excuses au monde musulman, on peut dire du pape Beno�t XVI qu�il est un vrai repenti. Et tout ce que l�on retiendra de ses propos c�est qu�ils furent aussi maladroits qu�inutiles. D�autant plus inutiles que les islamistes radicaux n�attendent que l�allumette qui leur permette de justifier leur folie et leurs incendies d��glises alors qu�il eut suffi de rappeler � sa saintet� le pape � m�me s�il le sait � ce beau verset du Coran : �Ne discutez avec les gens du Livre que de la plus belle mani�re (la mani�re la plus courtoise...). Dites : �Nous croyons � ce qui nous a �t� r�v�l� et � ce qui vous a �t� r�v�l�. Notre Dieu comme le v�tre est unique...� Coran verset 46 sourate XXIX. �L�araign�e�. �C�est sans nul doute cette part coranique qui m�rite d��tre rappel�e aux fanatiques de l�islam malades de leur ardeur suicidaire et haineuse�. (La maladie de l�islam) (Chihab Editions) Abdelwahab Meddeb. Ce verset coranique est loin, tr�s loin du �Convertis-toi ou je te tue !� Mais pourquoi donc s�indigner � chaque fois que na�t ici ou l� une pol�mique avec le monde musulman ? Que font donc nos th�ologiens, nos islamologues, nos penseurs musulmans en faveur du dialogue inter-religieux et pour d�battre aussi entre eux de l�islam ? Comment peuvent-ils encore se taire et traiter en �ami� un pays musulman o� les femmes n�ont m�me pas le droit de conduire ? Comme le dit A. Meddeb : �Oussama Ben Laden n�est pas un accident, il prolonge le wahhabisme dans lequel il a �t� �duqu�.� Mais oublions l��pisode du pape puisque El Khabar (21 septembre 2001) nous apprend la publication d�un ouvrage �sulfureux� selon le journaliste Anouar Benmalek, �crivain, sous le titre �Oh Marie !� contre l�islam. Suite tr�s certainement au prochain �pisode... en attendant �videmment de me faire moi-m�me mon opinion sur l�ouvrage de A. Benmalek apr�s l�avoir lu et analys�. L. A. N. B. : Mohamed Benchicou a enfin r�cup�r� son passeport. Ouf ! J�avais bien dit que Dame Justice ne perdait jamais rien m�me lorsqu�on lui souffle dans l�oreille de perdre un passeport... La prochaine chronique para�tra le 7 octobre 2006.