Le grand écrivain espagnol Miguel de Cervantes Saavedra a été, mardi après-midi, à l'Institut Cervantes d'Alger, au centre d'une conférence-débat, animée par l'universitaire José Manuel Megias. Le conférencier a rappelé le long parcours de Cervantes. Ce dernier est né le 29 septembre 1547 à Alcalá de Henares. C'est un romancier, poète et dramaturge espagnol. Il est célèbre pour son roman «L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche» publié en 1605 et reconnu comme le premier roman moderne. Miguel de Cervantes mène d'abord une vie aventureuse de soldat et participe à la bataille de Lépante en 1571, où il perd l'usage de la main gauche. Cette main paralysée lui vaut le surnom de «Manchot de Lépante». Le 26 septembre 1575, à son retour vers l'Espagne, il est capturé par les barbaresques avec son frère Rodrigo et, malgré quatre tentatives d'évasion, reste captif à Alger. En 1580, il est racheté en même temps que d'autres prisonniers espagnols et regagne son pays. Marié, puis séparé de sa femme et occupant diverses fonctions, il se lance alors dans l'écriture par le roman pastoral «La Galatea» en 1585. En 1605, il publie la première partie de ce qui reste comme son chef-d'œuvre : «L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Mancae» dont la deuxième partie ne paraît qu'en 1615. Sa parodie grandiose des romans de chevalerie et la création des personnages mythiques de Don Quichotte, Sancha Panza et Dulcinée, ont fait de Cervantès la plus grande figure de la littérature espagnole. Ses premières œuvres théâtrales, peu appréciées de son vivant, ont pourtant donné lieu à de nombreuses imitations. En particulier, la tragédie en vers «Le Siège de Numance», écrite de 1581 à 1583, a connu entre 1600 et 1813 cinq imitations sous des titres divers et a inspiré à Lope de Vega «La Sainte Ligue». L'universitaire espagnol José Manuel Megias a soutenu que les informations sur la vie de l'écrivain Cervantès sont souvent contradictoires et difficiles à rassembler parce que, selon Emile Chasles «on le laissa mourir en 1616 dans le silence (...). Pendant toute la durée du XVIIe siècle, personne ne s'occupa de son tombeau ni de la publication complète de ses ouvrages». On ignorait encore son lieu de naissance cent ans après sa mort, avant que Lord Carteret découvre que la vie de Cervantès était à écrire. Mais beaucoup de biographes qui s'y sont essayés ont émis des hypothèses fausses, les traducteurs ont usé de supercheries, et des naïfs ont pris au pied de la lettre les récits autobiographiques de l'auteur. Cervantes a été en captivité durant cinq ans à Alger. Le 20 septembre 1575, il bénéficia d'un congé et il s'embarqua de Naples pour l'Espagne. Mais au large des Saintes-Maries-de-la-Mer, et alors qu'il naviguait à bord de la galère espagnole El Sol, le bateau fut attaqué par trois navires turcs. Le 26 septembre 1575 Miguel et son frère Rodrigo furent emmenés à Alger. Pendant ses cinq ans d'emprisonnement, Cervantes, d'esprit fort et motivé, essaya de s'échapper à quatre occasions. L'orateur indiquera que Cervantès aura eu une vie pleine en relation avec la littérature. Il a décrit son propre portrait à travers ses écrits. Il se définissait en 1613 comme un homme de moyenne taille, avec des yeux joyeux, un nez courbé, une barbe blanche. Il possède seulement six dents. Dans un de ses écrits, il souligne qu'il a perdu l'usage de la main gauche. «C'est une blessure moche mais belle», témoigne-t-il. D'autres écrivains, des 18e et 19e siècles tenteront de brosser un tableau de cet homme hors du commun, à l'image de Lope De Vegas. Cet auteur le définit comme un clergé sérieux. Un artiste peintre du 19e siècle peindra Cervantes avec un visage allongé. Pour conclure, le conférencier espagnol José Manuel Lucia a soutenu que Cervantes s'est construit sur le plan personnel. Il est l'une des plus grandes figures de la littérature espagnole.