En petits groupes ou individuellement, les premiers électeurs commençaient samedi à partir de huit heures à affluer vers le centre de vote de Nantes (Loire-Atlantique) et voter pour un des six candidats à l'élection présidentielle de jeudi prochain, a-t-on constaté. Ouvert à 8h, le centre de vote de Nantes où sont inscrits quelque 5 000 électeurs, s'est avéré trop exigu pour contenir en même temps un peu plus de 20 personnes. Au fil des minutes, la file des électeurs commençait à s'allonger pour s'étendre dans le couloir et déborder ensuite sur le perron du bâtiment abritant le siège du consulat. Toutes les tranches d'âge sont là, autant les anciens baroudeurs de la guerre de Libération nationale, que les jeunes de la quatrième génération. Un sexagénaire, cheveux grisonnants, un brin nerveux lorsqu'il attendait dans le couloir pour accomplir son devoir électoral, est sorti pour lancer dans le jardin du consulat «Vive la République algérienne», les poings serrés : «Oui, je suis fière de voter pour mon pays», clame Zakia Fentoussi, 76 ans, originaire de Batna. Pour elle, voter c'est «accomplir son devoir envers son pays, pour que les choses s'améliorent». Arroussi F, la quarantaine, le second à voter, sort un peu précipitamment du bureau de vote. «On espère que les choses «évoluent dans notre pays, que les choses s'arrangent», lance-t-il, avant d'accélérer le pas vers la porte de sortie pour aller à la gare attendre sa famille qui vient d'Algérie. Au bureau de vote, les électeurs continuent d'affluer avec un rythme important. «Cette foi-ci, il y a plus de jeunes comparativement aux précédentes consultations», fait observer M. Boudiaf, un des membres de la commission de surveillance, debout avec les observateurs dans le grand hall du siège du consulat, un café à la main.Tout le dispositif électoral était prêt, dont la présence des observateurs de deux candidats en lice, à savoir celui de Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis, outre les membres de la commission de surveillance. Les premières personnes à voter ont exprimé leur «fierté d'être là», et de contribuer «à faire progresser les choses en Algérie». Pour Bourih Abdelmadjid, 80 ans, originaire de Batna, «il faut que les présidents algériens soient forts. On ne veut que du bien pour notre pays». Pour Belkhemessa Saïd, la casquette bien vissée sur la tête par cette fraîche matinée de samedi, premier jour de vote pour la communauté nationale à l'étranger, ce vote c'est surtout «pour renforcer la réconciliation entre tous les Algériens, pour le développement de l'Algérie, la paix et la sécurité» : «On est fiers d'être là, pour notre pays», ajoute-t-il. Le centre de vote de Nantes regroupe 11 départements répartis sur trois régions (les pays de la Loire, la Bretagne et le Poitou-Charentes) de France, avec quelque 15 000 électeurs répartis autant au bureau de Nantes que dans ceux délocalisés de Niort, Rennes, Laval, Brest, Poitiers, Lorient, Angers et Le Mans. Pour les Algériens résidant dans les Côtes d'Armor (22), ils devront voter au bureau de vote de Rennes, alors que ceux de Châtellerault vont accomplir leur devoir électoral au bureau de vote délocalisé de Poitiers (86 000), dans le département de La Vienne. Toutes les dispositions ont été prises ici pour que cette élection présidentielle se déroule dans les meilleures conditions et, surtout, pour rapprocher les électeurs des bureaux de vote, indique la consul d'Algérie à Nantes, Mme Lakeule Amina. Quelque 30 000 ressortissants algériens sont immatriculés dans le consulat de Nantes, le plus important de France en termes de superficie, mais qui compte le moins d'électeurs. Le vote pour la communauté nationale établie à l'étranger se poursuivra jusqu'au 17 avril prochain.