Vainqueur de dimanche de Manchester City (3-2) à Anfield, le Liverpool FC est bien placé pour enlever son 19e titre de champion d'Angleterre, le premier depuis 1990, le 11 mai prochain. La dynamique des Reds est impressionnante mais ils sont quasiment obligés de gagner leurs quatre derniers matchs pour être sacrés. Dont celui face à Chelsea, le 27 avril. Les raisons d'y croire : Une série de folie Liverpool reste sur une série de 10 matchs remportés consécutivement depuis début février (dont des succès importants contre Everton (4-0), Arsenal (5-1), Manchester United à Old Trafford (3-0), Tottenham à White Hart Lane (5-0) et Manchester City, 3-2). Les Reds ont pris 41 points sur 45 en 2014, ne concédant que deux matches nuls face aux clubs de Birmingham (2-2 contre Aston Villa et 1-1 à West Brom). Une série phénoménale qui a permis au club de la Mersey de doubler Arsenal puis City et Chelsea. Une attaque de feu Avec 93 buts inscrits cette saison, les hommes de Brendan Rogers possèdent la meilleure attaque de la premier League (devant City, 86, et Chelsea, 66). Le duo SAS (Luis Suarez and Daniel Sturridge) a marqué 49 buts, soit plus de la moitié de ce total ahurissant. Le record appartient au Chelsea de Carlo Ancelotti (103 réalisations en 2009-10). Liverpool a quatre rencontres pour le battre. Les attaquants sont très bien alimentés par des passeurs très doués comme Sterling, Henderson ou Gerrard sans oublier l'apport offensif des latéraux (Hohnson et Flanagan). Un groupe uni Le groupe vit bien. Les joueurs n'ont pas dévié de la ligne collective et ça se voit. Ils s'entendent aussi bien sur le terrain qu'en dehors. Mamadou Sakho disait, hier, que l'état d'esprit était idéal avec une franche camaraderie qui conduit le groupe à se voir en dehors des entraînements pour des barbecues, des sorties communes. Et comme tout le monde écoute capitain Gerrard et le suit les yeux fermés, tout roule. «Il faut afficher la même détermination contre Norwich le week-end prochain», a confié G. Stevie. «Nous devons rester calmes». A Priori, la décompression ne guette pas les Reds. Un manager déterminé Le coach Brendan Rogers n'a pas hésité à aligner six joueurs anglais dès le début du match (G. Johnson, Flanagan, Gerrard, Henderson, Sterling et Sturridge). Il affiche cette volonté depuis qu'il est arrivé de Swansea alors que Rafael Benitez avait pas mal recruté à l'étranger et notamment en Espagne (avec réussite pour Xabi Alonso, Fernando Torres ou Luis Garcia) au milieu des années 2000. L'ancien coach de Swansea a connu six premiers mois difficiles fin 2012 avant de redresser la barre progressivement à partir de début 2013 puis de façon plus flagrante cette saison. Les raisons de douter Une défense moyenne Avec 42 buts encaissés, Liverpool n'a que la 8e défense de la premier League. Derrière Chelsea (24 buts) mais aussi derrière certains clubs mal classés comme Crystal Palace ou Hull. La charnière centrale Skrtel–Agger– ou Sakho, n'affiche pas une sérénité extraordinaire, le gardien belge Simon Mignolet semble capable du meilleur comme du pire même s'il réalise une saison très correcte et qu'il progresse. Et Flanagan, l'arrière gauche droitier ne rassure pas tout le temps techniquement malgré une hargne évidente. Liverpool est une équipe portée sur l'offensive qui a du mal à évoluer très bas pour conserver un résultat comme l'a montré le match contre City. Un trop plein d'émotions Ce qui pourrait ralentir les Reds, c'est le sentiment d'arriver à leurs fins. Aucun spécialiste n'avait prévu que Liverpool lutterait encore pour le sacre à quatre journées de la fin. Des équipes comme Arsenal, Manchester United, Tottenham étaient mieux cotées et même Everton semblait capable de rivaliser. Les coéquipiers de Steven Gerrard ont fait leur parcours dans leur coin jusqu'à la fin janvier où certains spécialistes ont commencé à calculer leurs chances. Les Reds ont entamé le sprint final bien avant les autres mais la place de leader est plus exposée que celle du chasseur. La pression est énorme dans une ville qui attend de soulever enfin le trophée de la premier League. Il ne faudra pas craquer avant la fin en pensant à l'émotion que pourrait susciter ce couronnement inattendu. Le niveau des rivaux ça reste le principal critère. Chelsea et Manchester City n'ont pas abdiqué et ils possèdent des effectifs plus larges que Liverpool qui devra composer avec la suspension du précieux Henderson (exclu contre City), voire avec la blessure de Sturridge (dont l'absence n'est pas certaine). Le calendrier des Citizens est riche mais les Sky Blues peuvent parfaitement enlever les six rencontres qui restent, assez faciles hormis le déplacement à Everton qui lutte avec Arsenal pour la 4e place, et ainsi coiffer tout le monde sur le fil. Et Chelsea, vainqueur de Liverpool à l'aller, paraît capable – sur un match – de s'imposer à Liverpool, même si ce choc sera entouré par la double confrontation européenne face à l'Atletico Madrid en Ligue des champions.