Ils étaient à peu près d'une centaine de prétendants à avoir retiré les formulaires de signatures auprès du ministère de l'Intérieur, puis une petite douzaine à avoir déposé leurs dossiers auprès du Conseil constitutionnel qui n'a donc retenu que les six candidats à l'élection présidentielle qui ont réussi à collecter le nombre de signatures d'électeurs ou celui d'élus selon des modalités définies par la réglementation. Le discours des candidats durant la campagne électorale a été très riche en promesses et engagements au point où il est difficile d'en reproduire tous les aspects dans un seul article. La synthèse qui suit se limite donc à quelques aspects des programmes des candidats tels qu'ils ont été rapportés par l'APS. Abdelaziz Belaïd, le plus jeune des candidats à la présidentielle du 17 avril, (51 ans), médecin et avocat de carrière, n'a pas manqué de réitérer, lors de sa campagne électorale qu'il rêvait et aspirait à l'édification d'un Etat «moderne et démocratique» qui ne pourrait se faire qu'à travers un changement «pacifique» en vue de concrétiser le principe de la «succession des générations». Son objectif est celui d'une Algérie «forte et prospère» où règnent la justice sociale et le respect des principes d'équité et d'égalité. Le candidat du Front El Moustakbal, créé il y a moins de deux ans, a ainsi promis, une fois élu, de garantir une vie décente au citoyen, promouvoir une société ouverte sur le monde, dans laquelle règne la justice sociale et le respect de l'Etat de droit et de loi et des principes d'équité et d'égalité. Au cours de sa campagne électorale pour la présidentielle, Ali Benflis, qui se présente pour la seconde fois à l'élection présidentielle après celle de 2004, a promis aux Algériens une «véritable alternative» et «un projet qui incarne toutes leurs espérances». La mise en place d'une Constitution consensuelle, un nouveau découpage administratif et la réforme de la justice ont été les principaux chevaux de bataille de son discours électoral basé sur son programme de renouveau national. Ali Benflis a plaidé en faveur de l'adoption d'un pacte national pour la lutte contre la corruption et a promis de revoir les prérogatives de la Cour des comptes pour renforcer le contrôle des dépenses publiques. Au volet sécurité et défense nationale, il entend poursuivre le processus de professionnalisation de l'Armée nationale populaire (ANP), installer un syndicat de la police, et mettre en place une loi organique sur la Sûreté nationale. Candidat du parti Ahd 54, Ali Faouzi Rebaïne, qui se présente pour la troisième fois à la présidentielle, a prôné, durant sa campagne électorale, une révision constitutionnelle garantissant un Etat de droit et de justice sous la conduite de jeunes compétents issus de la génération post-indépendance. Le changement «radical» à tous les niveaux de l'Etat, a été son leitmotiv. Il estime que le «dialogue est la seule issue» pouvant mener le pays vers «la démocratie et développement durable», à condition d'y associer la compétence algérienne dont celle vivant à l'étranger qui «doit se constituer en lobbies» pour défendre les intérêts de l'Algérie à l'étranger. Il est pour l'ouverture à la mondialisation dans le cadre d'un partenariat permettant d'acquérir l'expérience étrangère dans différents domaines, notamment technologique, critiquant, par la même occasion, «les sociétés multinationales qui recourent aux pots-de-vin pour décrocher des marchés». La candidate du Parti des travailleurs (PT) à l'élection présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune, seule femme en lice, a clamé tout au long de sa campagne électorale sa ferme volonté d'instaurer une deuxième République, qui garantirait notamment l'indépendance de la justice, les libertés individuelles et collectives. Sous le slogan «Audace pour l'instauration d'une deuxième République», elle prône une véritable «rupture» avec les «vestiges» du parti unique et du «carcan» de ses institutions. Elle ambitionne également de «redonner la parole au peuple» à travers un «large et profond» débat sur tous les sujets, en vue d'impulser une «nouvelle dynamique» au développement du pays. Elle a promis d'institutionnaliser le domaine des mines comme secteur de souveraineté. Elle promet la mise en place d'un secrétariat d'Etat chargé de la généralisation de la langue amazighe et sa promotion en une 2e langue officielle. Le programme électoral du candidat à la présidentielle Abdelaziz Bouteflika comporte, notamment, une nouvelle vision dans l'amélioration de la qualité du service public. Le nouveau découpage administratif que propose son programme en vertu duquel plusieurs localités seront issues au rang de wilaya, se fixe pour objectif principal de rapprocher l'administration du citoyen, lutter contre la bureaucratie et améliorer la qualité du service public. Il promet de donner la priorité au développement de l'agriculture durant les prochaines années et de redoubler d'efforts en vue d'aider et d'encourager les agriculteurs et les éleveurs. Dans le même temps, de nouveaux programmes portant réalisation de logements, d'infrastructures de base seront lancés. Son programme prévoit de nouveaux mécanismes efficaces pour prendre en charge le dossier de l'emploi et renforcer les opportunités d'emploi aux jeunes. Au cours de ses meetings et rencontres de proximité, le candidat du Front national algérien (FNA) à l'élection présidentielle, Moussa Touati, a insisté sur la mise en place d'une Charte nationale qui constituerait une «référence» pour toute politique institutionnelle et de développement du pays. Il a considéré qu'en associant tous les Algériens sans exclusion à l'élaboration de cette Charte, c'est la souveraineté du peuple qui sera consacrée et renforcée. Le FNA se fixe aussi dans son programme l'«objectif suprême» d'édifier un Etat de droit garantissant aux citoyens le droit à la différence et à la liberté d'expression ainsi que le recouvrement de la souveraineté du peuple. Il appelle à se référer et à s'inspirer de la Déclaration du 1er-Novembre 1954, à même de «rétablir la confiance du citoyen, lutter contre la corruption et préserver les deniers publics». M. Touati, réitérant son «opposition» à une période de transition pouvant intervenir après le 17 avril. La parole maintenant est aux électeurs !