Le ministère chargé de la Réforme du service public, qui était rattaché dans le précédent gouvernement au Premier ministre, ne figure plus sur la liste du nouvel Exécutif, mais les chantiers dont il était chargé, principalement la lutte contre la bureaucratie, sont toujours en œuvre. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, vient de rappeler une des instructions du président Bouteflika, allant dans ce sens, concernant le service public «de qualité» auquel a droit le citoyen. Invité, lundi soir, de l'émission «L'administration, défis et enjeux», diffusée lundi soir par la Télévision algérienne, M. Belaïz a souligné que «le citoyen doit être écouté et ses doléances doivent être prises en charge par l'administration», et qu'il veillera «personnellement» à l'application de ces instructions, a-t-il indiqué. Il est clair qu'en améliorant l'accueil des administrés, la prestation des fonctionnaires vis-à-vis des citoyens et l'allégement des documents, et en œuvrant dans le sens de la modernisation des administrations et la numérisation des documents, les pratiques bureaucratiques devront sensiblement baisser. Le ministre s'est engagé à lutter contre toutes les formes de bureaucratie privant le citoyen de son droit à l'obtention sans délai de documents administratifs. «C'est un acquis pour l'administration algérienne et pour les Algériens lorsqu'un citoyen obtient ses documents dans les délais», a-t-il estimé. Dans cette lutte contre la bureaucratie qui se traduit par une quantité considérable de documents administratifs exigés du citoyen, le ministre a fait savoir, à nouveau, que le citoyen sera appelé à garder un numéro personnel national qui se substituera à tous les autres documents administratifs. Dans cet esprit, le ministre a annoncé la tenue la semaine prochaine d'une réunion pour trouver une solution aux cas liés au retrait du permis de conduire aux automobilistes en dehors de leur lieu de résidence. A propos du passeport biométrique, M. Belaïz a indiqué que l'opération sera achevée à la fin de cette année, rappelant que l'émission de 18 000 passeports par jour a nécessité des «moyens supplémentaires». Le ministre a abordé la question de la prise en charge des doléances du personnel de l'administration locale en précisant que tous les travailleurs contractuels seront confirmés à leurs postes tout en œuvrant à l'amélioration de leurs conditions de travail. A une question sur l'amélioration de l'environnement, M. Belaïz a rappelé les moyens financiers «importants» mobilisés à cet effet soulignent l'intérêt à accorder au cadre de vie des citoyens à travers notamment la dotation des quartiers d'espaces verts et d'aires de jeux et de loisirs. Sur le plan sécuritaire, le ministre de l'Intérieur a réaffirmé que l'Etat veillait à la protection des personnes et des biens en application, a-t-il dit, des instructions du président de la République. Rappelons que le ministre de l'Intérieur avait annoncé un projet de loi portant création d'un observatoire national de la réforme du service public, et insisté sur le fait que seul le gouvernement était habilité à statuer en la matière. En fait, la notion du service public est une notion globale. Elle inclut tous les services qu'assure l'Etat au citoyen. Elle ne se limite pas seulement à la suppression des documents ou à l'allègement des dossiers, mais s'étend également au revêtement des routes, à l'alimentation en eau potable, au branchement des foyers au réseau de gaz de ville, et aux autres services qui permettent l'amélioration des conditions de vie des citoyens, aussi bien dans les grandes villes que dans les zones rurales. La réussite de la réforme du service public reste tributaire de l'implication pleine et entière de l'administration publique, en l'occurrence la fonction publique, mais aussi de tous les organismes, institutions et entreprises chargés d'un service public, et donc principalement leurs personnels qui doivent être formés dans ce sens et contrôlés également.