Le général Tahar Othmani, commandant régional ouest de la Gendarmerie nationale, a plaidé, pour une collaboration avec les chercheurs universitaires pour «constituer une force d'étude et de proposition», au problème de la contrebande. Intervenant à l'ouverture du colloque national sur la contrebande, organisé par l'université de Tlemcen, en collaboration avec le commandement de la GN, le général Othmani a souligné la nécessité pour les universitaires et chercheurs algériens de s'intéresser à ce problème qui constitue «un facteur de déstabilisation» et «une véritable saignée pour l'économie nationale». «L'université doit être une force d'étude et de proposition», a-t-il déclaré, dans ce contexte, tout en soulignant le caractère transfrontalier de la contrebande, phénomène trop souvent lié aux réseaux mafieux et terroristes. Le commandant régional de la GN a mis en exergue l'étendue du phénomène à l'échelle nationale, en citant le cas du trafic du carburant et du kif traité. Les saisies de carburant ont été durant les quatre mois de l'année en cours de l'ordre de 716 338 litres alors que pour l'année écoulée, les quantités saisies étaient de l'ordre de 1 488 511 litres. Pour le kif traité, les saisies en 2013 étaient de l'ordre de 211 tonnes «soit une augmentation de 34% par rapport à l'année d'avant», a-t-il indiqué. Pour l'intervenant, la contrebande touche tous les créneaux comme les armes, les munitions, le zinc, le bétail, les produits alimentaires, les médicaments. «Pratiquement aucun domaine n'est épargné par ce problème», a-t-il indiqué. Pour le général Othmani, la lutte contre la contrebande ne doit pas se limiter au volet sécuritaire. «Il est nécessaire d'assécher les sources de ce phénomène, d'intensifier les actions de prévention et de sensibilisation et de régler les problèmes socio-économiques à l'origine du phénomène», a-t-il déclaré, en plaidant pour une approche «sécurité-développement» et une «étroite collaboration avec l'université». Le wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid, a axé son intervention sur le volet sensibilisation et éducation à tous les niveaux, «à l'échelle de la famille, de l'école, de l'université, de la mosquée, des associations pour contrer ce phénomène». «Toutes les composantes de la société sont appelées à contribuer par la sensibilisation à la lutte contre ce problème.»