Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), trois mouvements armés actifs dans le nord du Mali, s'efforcent, dans le cadre d'une mission de «facilitation» menée par l'Algérie, d'arriver à une solution politique, pacifique et définitive avec le gouvernement central. A Alger, où ils se trouvent depuis le 5 juin, leurs dirigeants ont signé une plateforme dans laquelle ils ont réaffirmé «le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali». C'est le couronnement d'un processus de consultations exploratoires que l'Algérie mène depuis janvier 2014 avec les différentes parties du nord du Mali concernées en vue de créer les conditions propices au lancement du dialogue inter-malien inclusif. On retrouve dans le document signé par les trois mouvements, les éléments de règlement de la crise que l'Algérie a toujours considérés comme essentiels : privilégier la solution politique par des moyens pacifiques, à travers le dialogue, accorder son importance à la prise en charge des revendications légitimes des populations du nord du Mali, ne pas transiger sur le respect de l'intégrité territoriale et de l'unité du Mali. Ce document vient s'ajouter, comme l'a fait remarquer notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à la Déclaration d'Alger signée la semaine dernière par trois autres mouvements du Mali. La conception algérienne de règlement définitif des conflits, du type de celui qui agite le nord du Mali depuis quelques années, repose sur le dialogue et la prise en charge des revendications et des intérêts légitimes des parties en présence. On sait que l'intervention militaire française menée au Mali depuis janvier 2013, n'a pas mis fin à l'instabilité et au climat de violence au nord du pays. Dans le cas du Mali, l'accent mis par l'Algérie sur les moyens pacifiques est d'autant plus justifié que les événements concernent une région qui se trouve à nos frontières et que le risque qu'ils dégénèrent en violence armée ou pire encore en guerre, n'est pas du tout dans notre intérêt. Les efforts de paix déployés par l'Algérie sont facilités par la grande confiance que les populations du Nord du Mali ont dans leur voisin algérien, dans le cadre de relations mutuellement bénéfiques fondées sur le respect réciproque, qui s'expriment sur le terrain en actes de solidarité concrets. Il ne s'agit pas seulement de discours protocolaires faits dans les deux capitales par les plus hauts responsables des deux pays. Tous les acteurs impliqués dans ces événements, reconnaissent le rôle qu'ils qualifient de «constructif» et «incontournable», de l'Algérie dans les efforts tendant à rétablir la paix au Mali à travers un processus de réconciliation. Le chef de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), Albert Gérard Koenders, bien placé pour apprécier la situation, vient de le souligner dans une déclaration faite à Alger.