Le projet de modernisation de la Gendarmerie nationale lancé début des années 2000 semble atteindre plus qu'un objectif. En l'espace de quelques années, l'institution a pu se procurer son propre espace d'informatisation et de numérisation. Actuellement, la gestion intelligente des données, des tâches et de supervision ainsi que lamaintenance des systèmes est devenue possible à travers tout le territoire national et ne cesse de toucher à tous les domaines. Hier à l'Ecole supérieure de la gendarmerie des Issers, ministres, autorités militaires et civiles et la presse nationale ont suivi attentivement la présentation de quelques projets structurants présentés par le colonel BadaouiGuir, directeur de la télématique au commandement de la gendarmerie. En effet, l'officier supérieur, a fait, devant son chef et ses invités, des connexions en temps réel entre des unités et différents commandements régionaux. Bien que les explications de ces manoeuvres intelligentes soient d'un aspect proprement technique, le colonel Guir a pu transmettre le message central ; presque tout est numérisé à la gendarmerie ce qui permettra essentiellement de lutter efficacement contre toutes les formes de criminalité et inciter les unités opérationnelles à fournir de meilleurs services. C'est à partir du Runitel (réseau unifié de télécommunication de la gendarmerie) que tout commence puisque ce système est destiné à moderniser la gestion des évènements, des ressources et des analyses criminelles. «Notre système permet de combler le déficit enmoyens de collecte, d'acheminement, d'analyse et de traitement de l'information, de moderniser et automatiser lesmoyens de sécurité publique de laGNet la gestion de l'information. Il s'agit, également, de répondre aux attentes du citoyen en matière de sécurité publique et satisfaire les besoins des unités de la GN en matière d'information et de liaisons», a expliqué le colonel Guir annonçant officiellement du logiciel du rapprochement criminel (Visual- Links), identique à celui utilisé par les services du FBI tandis que les pays européens s'offrent les services du logiciel ditNetbook. Cette application innovante intégrée au système numérique de la Gendarmerie nationale intègre plusieurs bases de données de différents formats et emplacements, dévoile et expose les interactions et les relations entre tous les types de données, dévoile les liens directs et indirects entre les entités et effectue des analyses et des rapprochements judiciaires. L'autre nouveauté dans le système intelligent de la gendarmerie, est le système dit «AGABB». Il s'agit, d'une solution qui permet la gestion automatique des tâches administratives de l'unité de base (brigade territoriale, brigade de sécurité routière, escadron de sécurité routière et section de recherche) ainsi que le contrôle et le suivi de ces tâches par les échelons supérieurs de commandement. 3 856 caméras de télésurveillance dans les secteurs de laGN Outre la présentation des nouveaux logiciels adoptés par la gendarmerie nationale, le colonel Guir a rappelé les objectifs de la plateforme e-gendarmerie, la mobilisation de 18 000 moyens radios, la connexion des 1 737 unités de la gendarmerie au réseau intranet (le plus important après celui d'AlgérieTélécom) et les 302 stations fixes et 460 stations mobiles du système Afis. Ce dernier (système d'identification automatique) qui permet une consultation et une alimentation en temps réel des données par toutes les unités opérationnelles, a été mis à jour en décembre 2013 pour réduire le temps de réponse de 1mn 30s à 15 secondes. Le directeur de la télématique a, par ailleurs, indiqué que le système de télésurveillance de la gendarmerie intègre actuellement 3 856 caméras dont 873 à Alger, 269 à Oran, 589 à Sétif et 341 à Annaba. «Ces caméras ont une portée de 3 à 10 km, selon les reliefs et la visibilité», a indiqué M. Guir faisant savoir que la GN développera incessamment la télésurveillance par moyens héliportés, avec un relais air-sol et une portée de 80 km entre l'hélicoptère et la station de contrôle. Un système qui couvrira le Sud également à travers les commandements régionaux de Tamanrasset, Ouargla et Béchar. Lors de son exposé, le colonel Guir n'a pas manqué, comme de coutume, d'aborder le développement du numéro d'urgence qu'il a initié pour la gendarmerie etmis en service en février 2011. En effet, le bilan du 10-55 arrêté le mois en cours, fait état de 4 670 500 appels reçus permettant de résoudre près de 2 000 affaires de criminalité impliquant en arrêtant lesmis en cause en flagrant délit.