Un conseiller auprès du tribunal administratif de Skikda et un avocat ont été placés sous mandat dépôt par le président du pôle judiciaire spécialisé de Constantine. Les deux mis en cause auraient été pris en flagrant délit de corruption par les éléments de la police judiciaire de la wilaya de Constantine. Selon des sources qui restent à confirmer, c'est un entrepreneur qui a dénoncé le magistrat en question qui lui aurait demandé de lui remettre un pot-de-vin contre le règlement de son affaire. Selon les mêmes sources, le conseiller aurait demandé une première somme à l'entrepreneur avant qu'il accepte de recevoir un million de dinars par le biais de son avocat. L'entrepreneur a informé la police judiciaire qui a saisi le procureur général près la cour de Skikda. Ce dernier aurait également pris attache avec sa tutelle, à savoir le ministère de la Justice qui aurait donné son feu vert afin de poursuivre les investigations nécessaires. Un guet-apens aurait été tendu par les services de police, ce qui a permis à l'arrestation du magistrat. Selon certaines sources, le magistrat a été pris en flagrant délit alors qu'il recevait des mains de l'entrepreneur la somme demandée. Les policiers ont également interpellé l'avocat de l'entrepreneur qui lui-même serait impliqué dans cette affaire. Afin d'en savoir plus à ce sujet, nous avons pris attache avec la cellule de communication de la sûreté de wilaya de Skikda. «L'affaire a été traitée certes par nos soins avant qu'elle ne soit transmis au parquet», nous a-t-on dit. A ce même sujet, nous avons contacté l'adjoint du procureur général au niveau de la cour de Skikda. Ce dernier a refusé de nous donner quoi que ce soit, sous prétexte qu'il ne pourrait pas donner d'information par téléphone. Sans nous laisser le temps de lui donner des explications, il a préféré raccrocher. Pourtant, il savait très bien que cette information allait être publiée, où est donc la confidentialité dans cette affaire ? Nous n'avons pas pu également joindre les avocats des deux accusés, pour écouter leurs versions. Il convient donc de prendre avec beaucoup de prudence ces informations et attendre le jour où l'affaire sera mise en délibéré, pour pouvoir informer l'opinion publique sur cette affaire. L'arrestation de ce magistrat et de l'avocat n'a pas laissé indifférents les citoyens qui disent ne pas être surpris. «Nous savons que la corruption fait rage dans le pays et que cette affaire ne représente rien devant ce qui se passe réellement dans nos tribunaux et dans la majorité de l'administration en générale», ont-ils indiqué. «Lorsque des avocats censés vous défendre trouvent le moyen de vendre votre affaire, que reste-il à dire, nous a indiqué un ex-gendarme. Ce dernier a ajouté que certains avocats demandent à leurs clients dix à 20 fois le montant des honoraires. «Vous avez vu un avocat remettre à son client un reçu de caisse ou un relevé d'honoraires», nous a-t-il demandé. Un autre citoyen a indiqué qu'une avocate dans une wilaya de l'est du pays lui a demandé de préparer la «chkara», s'il veut gagner son affaire. L'ex-ministre de la justice, Mohamed Charfi, avait toute les raisons de dire qu'avant d'aller demander chez le voisin, il faudrait tout d'abord balayer devant sa porte.`