Le transport de voyageurs par voie maritime le long des côtes de la capitale est une des solutions préconisées actuellement par les experts pour désengorger la circulation routière dans l'ensemble de la wilaya d'Alger. Selon le ministre des Transports Amar Ghoul, l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) va acquérir prochainement trois à cinq navires, après l'évaluation de la phase expérimentale de la future desserte maritime urbaine port d'Alger-port d'El-Djamila (Aïn Benian). «L'ENTMV, chargée de l'exploitation des lignes maritimes urbaines, a commencé la préparation d'un dossier pour entamer les négociations d'acquisition des navires à moyen et à long termes, parallèlement à l'affrètement d'autres navires pour lancer des lignes maritimes comme celle liant le port d'Alger à celui d'El-Djamila (Aïn Benian)», a dit M. Ghoul en marge d'une séance plénière de questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN). La non-livraison du navire est la cause principal du retard Il a expliqué le retard du lancement de cette «ligne pilote» qui devait être lancée début juin à «la non livraison du navire par un fournisseur italien qui a exigé des sommes supplémentaires». M. Ghoul a fait savoir également que «l'ENTMV a déjà entamé des négociations avec des opérateurs de France, d'Espagne, d'Italie, de Grèce et de Turquie afin d'avoir la meilleure offre compatible avec les spécificités des ports algériens», précisant qu'un accord a été trouvé avec l'un des opérateurs pour l'affrètement d'un navire, sans toutefois dévoiler son identité. Pour lui, toutes les mesures d'ordre technique sont prises pour le lancement de la première ligne qui reliera la Pêcherie du port d'Alger au port d'El-Djamila, et ce, dès l'acquisition du navire ajoutant que d'autres dessertes sont prévues par la suite sur Tamentfoust, Sidi-Fredj, Tipasa et Boumerdès. A sa mise en service, cette ligne pilote nécessite une période d'évaluation, a encore souligné M. Ghoul qui a affirmé que lors de cette phase, «l'entreprise procédera à l'affrètement des navires avant d'acquérir ses propres navires». La première ligne maritime urbaine devait relier le port d'Alger au port de Tamentfoust (est Alger), mais en raison des travaux lancés au niveau de ce dernier, le ministère a opté pour la desserte port d'Alger - El-Djamila. Transférer le trafic de voyageurs par route vers celui maritime Selon le directeur des transports de la wilaya d'Alger, Rachid Ouezzane, «l'actualisation de l'étude du projet de la ligne de transport urbain maritime reliant le port d'Alger à Tamentfoust, dans la commune d'El-Marsa, réalisée en 2003, sera achevée d'ici deux mois». Cette ligne, qui sera dotée d'une extension vers Tipasa et Boumerdès, pourra être exploitée au cours de cette année», a-t-il souligné dans un entretien au mois de février dernier. L'étude initiale, celle de 2003, a été reprise pour redéfinir certains aspects du projet, comme les stations intermédiaires et les investissements à réaliser en matière d'infrastructures, qui sont à la charge exclusive de l'Etat, a-t-il précisé. Le projet devrait desservir tous les quartiers algérois qui ont «les pieds dans l'eau»: Hussein Dey, Belouizdad, Bordj El-Kiffan et le village côtier de Tamentfoust, qui possède un port de pêche artisanale et de plaisance. Pour les experts du secteur des transports de la wilaya d'Alger, deux objectifs sont assignés à ce projet: «il y a d'abord l'objectif principal, qui est de transférer le trafic de voyageurs par route vers celui maritime, pour lutter contre la congestion de la circulation automobile. Il s'agit également d'offrir des moyens de plaisance aux Algérois et aux touristes dans la baie d'Alger». Il est à noter que l'exploitation de la ligne, qui sera soumise aux dispositions du code maritime, devra être confiée à l'ENTMV dans une première phase, à titre expérimental. Le tarif des billets, «s'ils seraient soutenus par l'Etat, ne dépasseront pas celui pratiqué par l'entreprise de gestion du métro d'Alger», selon M. Ouezzane.