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Intérêt pour une économie de marché
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 07 - 2014

Une fois le plan d'action du gouvernement adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, entend réaliser un taux de croissance annuel de 7% et un taux de chômage à 8% pour la période 2015-2019 pour sortir de la crise et relancer l'économie.
Le gouvernement envisage de mettre en œuvre trois formes d'actions qui reflètent l'ordre de priorités du plan d'action qui sont les suivantes : -Des actions dans les domaines des infrastructures, des équipements collectifs et la poursuite des transferts sociaux directs et indirects -Des actions dans les domaines de l'agriculture, de l'hydraulique, de l'énergie, l'industrie et du tourisme -Des actions dans le domaine des réformes des secteurs publics des banques, de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi). Ces belles perspectives d'une nouvelle politique économique restant à réaliser semblent à notre humble avis mieux équilibrées que dans le passé par la place importante qu'elle accorde à l'industrie et au tourisme qui sont un axe majeur pour construire notre économie sur l'entreprise et les technologies comme fondements de la transformation et le développement de nos ressources forces de la nouvelle économie dont dépendra l'avenir de la croissance, l'emploi et le pouvoir d'achat. Il semble que le gouvernement ait pris conscience d'aller vers la diversification de l'économie nationale. C'est très positif au moment où notre pays aura besoin de pas moins de deux millions d'entreprises de taille PME/PMI et une croissance à deux chiffres pour faire face aux bouleversements socioéconomiques actuels que vit aujourd'hui l'Algérie. Cela est-il possible ? De notre point de vue, l'Algérie n'est pas dans une crise financière, elle ne vit pas non plus de problèmes inhérents aux moyens matériels, mais elle souffre de problèmes d'ordre de gouvernance publique et de gouvernance économique, aussi de management qui rendent quasi-impossible son développement économique à l'instar des pays émergents. En effet, c'est un problème bloquant dans la mesure où la réussite ne reposait pas nécessairement sur l'importance de l'argent à travers les plans et les budgets sans l'apport des compétences à savoir la valeur Homme «VH» qui est la clé et l'expression de tout processus de progrès et de développement. Par ailleurs, à tout attendre de l'Etat via la dépense publique érigée en mode de gouvernance dont le seul investisseur et le principal pourvoyeur de fonds demeure l'Etat grâce aux recettes des hydrocarbures, l'unique salut de l'Algérie quand on sait que la volonté politique n'a pas suffit là où l'imagination et le sens des responsabilités devraient prendre le relais. Dans une économie de marché, le rôle de l'Etat est de réguler et d'encadrer l'économie où émergeront les projets d'entreprises en tant que moyens stratégique et structurel les plus efficaces à mettre en œuvre pour restructurer ou réaménager économiquement au mieux le plan d'action pour qu'il marquera le plus le visage du développement national de l'Algérie, c'est encore mieux et nécessaire pour établir de véritables paramètres qui plaident «l'économie c'est l'entreprise et le marché c'est l'entreprise» en bonne constitution technologique pour en finir avec une économie de rente. Car un plan d'action ou un plan de relance de l'économie quels que soient son sens, ses objectifs et ses lois, a besoin d'une culture économique indispensable dans la pratique avec une vision partagée et harmonisée techniquement, économiquement et socialement pour parer vite aux contraintes relatives à la bonne gouvernance économique. C'est dire on doit éviter les amalgames à l'exemple de la Chine connue pour son idéologie nationaliste, mais à forte économie de marché devenue aujourd'hui la plus grande usine au monde. A ce propos justement, l'économie n'est que le reflet fidèle de l'entreprise qui constitue le marché et de la bonne gouvernance d'un pays. Ceci dit, l'Etat ne touche en rien à l'autonomie des entreprises, car l'entreprise doit ressentir son pouvoir économique en conformité du droit commercial et du droit civil avec une forte démocratie de gestion pour donner une grande place à l'investisseur, à l'actionnaire, à l'entreprise, aux compétences et aux travailleurs qui sont les acteurs principaux de la création de la richesse, de l'emploi du progrès social et technologique. Cela permettra aux entreprises de prendre leurs responsabilités dans l'économie réelle afin de développer et promouvoir un système économique performant, transparent, concurrentiel et moins de corruption. Nos réformes économiques ont peu évolué dans le contexte des lois de l'économie de marché mondial dont notamment, l'Algérie reste aujourd'hui un pays avec une législation économique et financière instable notamment, tantôt de droit public, tantôt de droit privé. Il va sans dire que la règle 51/49, le code des marchés publics et la pénalisation de l'acte de gestion appliqués aux entreprises constituées en sociétés commerciales n'ont pas apporté de valeurs ajoutées importantes à l'économie nationale aux plans de la création d'une économie de production et de technologies, alors que la dépense publique a été énorme environ trois fois le PIB avec une croissance deux fois moins. Dès lors sera-t-il question à la lumière de ces imperfections et ces déficiences de revoir dans la logique des lois du marché ou des règles et mécanismes de l'économie pour la réforme de l'entreprise se basant sur le droit commercial universel notamment «négociation-contrat-enregistrement» dont les organes sociaux sont civilement et pénalement responsables devant le contrôle légal (le commissariat aux comptes) et par conséquent le tribunal de commerce spécialisé en droit des affaires et ce, pour un nouveau modèle de croissance plus (+) et ainsi réhabiliter les valeurs de l'entreprise qui se fondent sur l'initiative, le professionnalisme, une meilleure efficacité économique et une meilleure protection juridique de droit des sociétés, une ouverture sur les investissements directs nationaux et étrangers et enfin, une plus grande relation de management avec les décisions, l'efficience et l'efficacité des entreprises. En somme conduit à valoriser le rôle et le statut des dirigeants et cadres d'entreprise. Aussi accroître le rôle et l'intérêt des conseils d'administrations pour fructifier le capital des entreprises dans la réalisation des objectifs de la politique économique du pays en matière de croissance, de l'emploi et de pouvoir d'achat. Cette option économico-idéologique axée toujours sur la rente dont l'effort reste toutefois important et soutenu et personne ne peut aujourd'hui nier cette politique socioéconomique insistante, mais s'avère à notre sens un choix politique en parfaite harmonie avec une approche d'idéologie socialiste pour laquelle on n'est pas encore dans une option d'une économie de marché consacrée par la constitution à l'instar de ce qui se fait dans les pays développés qui va encore limiter la liberté d'action de nos entreprises pour impulser une politique industrielle afin d'accroître et développer notre économie hors hydrocarbures basée sur le marché. Cela vaudrait dire, qu'il y a un sérieux problème de passage d'une politique économique orientée sur la rente à une politique économique fondée sur le marché dont le rôle de l'Etat est de réguler et d'encadrer l'économie. En effet, il faudra créer et accroître la contribution de l'économie privée centrée sur des entreprises d'excellence pour consolider l'indépendance économique de l'Algérie pour plus d'intégration économique et commerciale au moment où le gouvernement actuel affirme son intention de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Notre pays a accumulé beaucoup de retards et de ratages dans la construction d'une économie productive et compétitive où dans pratiquement tous les secteurs, il y a des surcoûts et des manques à gagner qui sont subis quotidiennement par le pays avec un déséquilibre intersectoriel qui ont rendu notre pays sa dépendance des recettes de la rente pétro-gazière à 98% et on reste sur une croissance dépendante excessivement du marché international. Ce qui requiert l'urgence de développer une politique micro-économique quasi-inexistante car un plan d'action quels que soient son sens, ses objectifs et ses lois, a besoin d'une culture économique indispensable au respect des règles et mécanismes de l'économie de marché pour donner une grande place à l'investisseur, à l'entreprise et à l'homme en étant les acteurs principaux de la création de la richesse, de l'emploi du progrès social et technologique. Bien sûr, le plan d'action du gouvernement ne suffit pas à lui seul à offrir toutes les garanties pour lutter efficacement et davantage contre le chômage, l'inflation, le redressement de l'industrie nationale, et enfin, éviter de sérieux risques budgétaires compte tenu de l'ancien modèle de croissance basé sur une économie centralisée et dirigée qui ne profite ni de la croissance plus (+) ni du transfert technologique ni aussi de l'attrait des IDE. Oui le budget de la nation reste dépendant près de 70% de la rente pétro-gazière qui demeure encore élaboré par référence au prix du baril de pétrole qui pourrait retomber à des niveaux inférieurs. En outre, les taux de croissance réalisés au cours de ces deux dernières décennies restent inférieurs aux potentialités du pays et tirés pour l'essentiel par les marchés publics de l'Etat où l'économie de marché était la plus grande absente du développement économique. Cette situation s'explique en grande partie par le fait que le processus du grand projet d'industrialisation des années 1970 a été bloqué au milieu des années 1980. Ainsi l'Algérie vient de perdre ses meilleurs cadres et artisans du développement national qui ont su concevoir et développer une expérience et d'expertise profitables et par lesquelles, ils ont été au devant de la scène de l'Algérie future «H 80» .En effet, cette expérience a permis rapidement à faire fonctionner les institutions, les sites pétrolier, gazier, minier, les sociétés nationales, voire la réalisation de grands projets oléoduc par les cadres et travailleurs de Sonatrach. La grande question qui se pose à nous est donc de savoir si l'argent de la rente pétro-gazière
continuera à nous hanter ? Telle est la question qu'il faudrait enfin, se poser aujourd'hui dans ce quinquennat, car tous les pays, ayant atteint un haut niveau de développement, ont reconnu la nécessité et l'intérêt grandissant d'une économie de marché. (A suivre)


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