Le développement, le commerce et les opportunités d'investissements sur le continent africain sont au menu des travaux du sommet des dirigeants des Etats-Unis et de l'Afrique à Washington. Auprès de plus d'une quarantaine de chefs d'Etat et d'entreprises africains, le président Barack Obama annoncera qu'un ensemble de sociétés américaines se sont engagées à investir 14 milliards de dollars sur le continent, selon un responsable de la Maison Blanche. Ces investissements, dont le calendrier n'a pas été précisé, se concentreront sur les secteurs de la construction, des énergies propres, de la banque et des technologies de l'information. «Nous voulons et nous allons travailler dur pour que davantage d'entreprises américaines investissent en Afrique», a affirmé le secrétaire d'Etat américain John Kerry. «Nous voulons également qu'il y ait plus d'entreprises africaines qui investissent içi, aux Etats-Unis, et il n'y a pas de raison qu'elles ne le puissent pas», a-t-il martelé. L'administration américaine et les géants de l'industrie espèrent tisser des liens économiques solides avec l'une des régions les plus prometteuses de la planète au taux de croissance plus élevé que ceux du reste du monde. Le FMI table sur un taux de 5,8 % en 2015. Obama, son prédécesseur Bill Clinton, John Kerry et un aéropage de capitaines d'industrie (général electric, Walmardt etc.. devaient notamment s'exprimer mardi devant le forum des affaires Etats-Unis-Afrique. Devant prendre part mardi au forum économique qui va accueillir près de 300 participants issus du monde des affaires, le Premier ministre Abdelmalek Sellal arrivé lundi à Washington pour participer au sommet Afrique-Etats-Unis, va rencontrer plusieurs hauts responsables de l'industrie pétrolière et du commerce américains, notamment le secrétaire à l'Energie, Ernest Moniz qui avait déjà effectué une visite de travail en Algérie en juin dernier. M. Sellal, chargé par le président de la République Abdelaziz Bouteflika de le représenter à ce premier sommet afro-américain, s'entretiendra également avec Al Walker, PDG du groupe pétrolier américain Anadarko qui exploite en partenariat avec la Sonatrach les grands gisements du bassin de Berkine à Illizi. Le Premier ministre aura aussi un entretien avec le PDG de General Electric, Jeffrey Immelt, dont le groupe avait décroché en 2013 un contrat de 2,2 milliards de dollars, pour réaliser en Algérie six centrales électriques et un complexe de production de turbines à gaz. Après une première journée lundi consacrée à la démocratie et aux droits de l'Homme, le sommet doit se recentrer sur l'objectif central de cette réunion préparée pendant un an par le président Obama qui voit dans le continent africain la «prochaine ‘sucess story' mondiale». Pour Obama, ce sommet est une occasion de «changer la perception qu'ont les Américains de ce continent souvent associé à l'instabilité politique, au terrorisme notamment de Boko Haram, aux crises humanitaires ou sanitaires», comme l'actuelle crise de l'épidémie d'Ebola. Au cours des prochains jours, d'importantes ententes commerciales dont la valeur totale pourrait atteindre un milliard de dollars devraient être annoncées notamment dans les secteurs agricole et énergétique, a rapporté Radio Canada. Des rivaux des Américains comme l'Europe, le Japon et la Chine courtisent déjà ce continent depuis plusieurs années. L'Amérique veut ainsi refaire une partie de son «retard» sur l'Europe (qui entretient des liens historiques avec l'Afrique) et la Chine (en quête de matières premières). En 2013, les échanges commerciaux entre l'Afrique et Pékin ont atteint 210 milliards de dollars, contre 85 milliards entre Washinton et les pays africains, indique-t-on. Selon John Kerry, outre les contrats, les Etats-Unis veulent aider l'Afrique à «éliminer la corruption et le terrorisme». «La transparence, dit-il, aide à attirer les investissement et rend les marchés plus concurrentiels». Les dirigeants africains, de leurs côtés, demandent le renouvellement pour une période de 15 ans, du programme commercial exonérant de droits de douane de certaines exportations en provenance d'Afrique. Signé en 2000, l'Agoa arrive à expiration l'an prochain et il est jugé très important par les chefs d'Etat africains. «Nous considérons qu'en approuvant une prolongation de l'Agoa, les Etats-Unis favoriseraient l'intégration, l'industrialisation, et le développement des infrastructures africaines», a déclaré le président sud-africain Jacob Zuma cité par des médias. «Il est clair que l'Afrique de 2014 n'est pas l'Afrique de 2000», a reconnu pour sa par,t le représentant américain au Commerce, Michael Froman. Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement, cité par l'agence Reuiters, croit que le sommet est un symbole de la transformation des relations entre les Etats-Unis et l'Afrique, qui s'est produite au cours des dernières années. «Il y a encore des besoins sporadiques pour de l'aide financière, mais fondamentalement la relation est maintenant une relation d'investissement, de développement et d'occasions», a-t-il indiqué.