Depuis le début de la guerre entre l'armée israelienne, et celle du Hamas, le 8 juillet, les Palestiniens vivent un cauchemar au quotidien jusqu'à la trêve de 72 heures acceptée par les deux adversaires et entamée mardi dernier à 7heures. Le cessez-le-feu expiré hier à 7 heures, et déjà Israël ne perd pas son temps pour reprendre ses frappes. Lundi matin, avant l'entrée en vigueur de la trêve annoncée par Israël, 10 Palestiniens ont été tués dans de nouveaux raids, selon les services de secours, portant le bilan à 1 822 morts palestiniens en quatre semaines de conflit. Mais c'est la frappe de dimanche contre l'école gérée par l'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) transformée en centre d'accueil pour environ 3 000 réfugiés qui a provoqué l'indignation de la communauté internationale. C'est la 3e fois en 10 jours qu'une école de l'ONU est atteinte. Une trentaine de Palestiniens ont déjà été tués dans des frappes sur des écoles, à Beit Hanoun le 24 juillet et à Jabaliya le 31 juillet. Déjà, les hostilités reprises, on compte de nouveau une victime palestinienne. Un enfant palestinien de 10 ans est tué dans un raid de l'aviation israélienne, selon les services d'urgence palestiniens. Le bilan du conflit, qui a fait depuis le 8 juillet près de 1 900 morts ,côté palestinien, va donc de nouveau s'alourdir. Des milliers de Gazaouis ont par ailleurs fuient leurs maisons à la fin du cessez-le-feu par peur de frappes israéliennes. L'ONU avait appelé jeudi à prolonger la trêve entre Israël et le Hamas pour permettre aux Palestiniens de Ghaza de recevoir l'aide humanitaire dont ils ont désespérément besoin, quelques heures avant la fin du cessez-le-feu en vigueur depuis mardi. «Le cessez-le-feu de 72 heures entre Israël et les factions palestiniennes qui est entré en vigueur le 5 août doit continuer à tenir», a déclaré dans un communiqué le coordinateur des opérations humanitaires de l'ONU dans la bande de Ghaza James Rawley. «Nous devons rapidement augmenter l'échelle de notre intervention (humanitaire) pour répondre aux besoins des gens de Ghaza, maintenant et à plus long terme. Mais pour ce faire, nous avons besoin d'un arrêt prolongé des violences», a-t-il souligné. La tension montait jeudi soir dans la crainte d'une reprise des hostilités, les Palestiniens accusant Israël de temporiser et brandissant le spectre d'une reprise des combats dans les ultimes heures de discussions sur la prolongation du cessez-le-feu en vigueur. Quelque 520 000 Palestiniens déplacés par les combats sont rentrés chez eux, mais plus de 65 000 personnes n'ont plus d'endroit où vivre, plus de 10 000 maisons ou appartements ayant été détruits ou sévèrement endommagés, selon le communiqué de l'ONU. Le document a également relevé les «dégâts et destructions généralisés d'infrastructures de base, notamment les réseaux d'eau et d'hygiène publique, les lignes électriques et la centrale électrique de Ghaza, ainsi que les dégâts (subis par) des dizaines d'installations médicales et écoles». Au cours des deux derniers jours, les travailleurs humanitaires ont distribué des vivres à «des centaines de milliers de gens, et la réparation du réseau d'eau et d'assainissement est en cours», a souligné Rawley. Il a également appelé à «une levée totale du blocus de la bande de Ghaza, sans laquelle les Palestiniens de Ghaza continueront à être privés (...) d'une vie normale, et l'effort massif de reconstruction qui est actuellement nécessaire sera impossible». L'initiative algérienne consistant à convoquer une Assemblée générale (AG) des Nations unies pour arrêter le génocide à Ghaza a permis d'attirer l'attention sur un projet de résolution préparé par la Jordanie et la Palestine, a indiqué jeudi le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU, Sabri Boukadoum. «L'initiative algérienne a contraint le Conseil de sécurité à se pencher sur un projet de résolution préparé par la Jordanie et la Palestine avec l'appui des pays arabes. Il est actuellement en discussion», a-t-il expliqué dans une déclaration de presse. Boukadoum a relevé, en outre, que l'initiative algérienne a réalisé ses objectifs, à savoir l'arrêt de l'agression israélienne, par une mobilisation de la communauté internationale, l'accès des aides humanitaires et la mise en place des conditions les plus propices pour la levée du blocus ainsi que la reprise des pourparlers du processus de paix. Pour rappel, c'est le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui avait personnellement saisi nombre de ses homologues chefs d'Etat étrangers et avait instruit la mobilisation de l'appareil diplomatique algérien pour provoquer dans les meilleurs délais une session spéciale de l'AG de l'ONU pour «palier à l'incapacité du Conseil de sécurité à réagir à l'agression militaire israélienne contre Ghaza et ses conséquences humaines inacceptables. «L'initiative algérienne allait recueillir, après d'intenses efforts diplomatiques, l'endossement de la Ligue arabe, de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), du Mouvement des pays non alignés (PNA), ainsi que de très nombreux pays d'Amérique latine et d'Asie et même d'Europe occidentale et d'Océanie», a-t-il ajouté. Grâce à ces efforts, «l'AG de l'ONU a pu être convoquée en moins de 5 jours. Elle a vu la participation d'une cinquantaine d'Etats (dont les membres permanents du Conseil de sécurité, et des interventions au nom des PNA de l'OCI et de la Ligue arabe», a-t-il noté. «L'Algérie a, bien entendu, souligné sa position (lors de l'AG). Il faut également relever les interventions du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de l'UNRWA, et de Mme Pillay qui a tenu à dénoncer de la manière la plus explicite les graves violations du droit international et du droit humanitaire», a souligné Boukadoum. «Le plus important pour l'Algérie était de mettre fin aux souffrances de nos frères palestiniens, et de mobiliser la communauté internationale pour leur faire parvenir des aides humanitaires d'urgence, et d'amener la communauté à examiner de manière plus conséquente la nécessite de régler le cœur du conflit, c'est-à-dire la fin de l'occupation, et partant, l'établissement d'un Etat de Palestine indépendant avec El-Qods pour capitale», a expliqué le diplomate. «L'Algérie, est un des très rares pays, beaucoup le reconnaissent, à être engagé de manière sincère par solidarité infaillible et par sa contribution à l'établissement de la paix», a-t-il fait rappelé.