Un cessez-le-feu de 72 heures est finalement entré en vigueur mardi dans la bande de Ghaza, théâtre d'une agression militaire israélienne barbare ayant fait plus de 1.850 morts après multiplication des appels internationaux à arrêter le massacre de civils. Un accord de cessez-le-feu, de 72 heures, entre l'occupant israélien et le mouvement de résistance Hamas, obtenu avec la médiation égyptienne et américaine, est entré en vigueur mardi à 8h00 (5h00 GMT) à Ghaza d'où l'armée israélienne s'est retirée après près d'un mois d'agression dévastatrice. Le Hamas a accepté une proposition égyptienne de cette trêve avec les forces d'occupation israéliennes à compter de mardi, selon un porte-parole. Israël a également accepté de renouveler une trêve humanitaire de 72 heures précédemment violée et enverrait une délégation aux négociations au Caire, selon une source diplomatique. Dans les dernières minutes avant l'entrée en vigueur de la trêve au 29ème jour de l'agression militaire israélienne, l'aviation israélienne menait une série de raids contre plusieurs localités de Ghaza. Cette nouvelle trêve coïncide avec l'annonce par Israël de son retrait total du territoire ravagé. Après les frappes aériennes déclenchées le 8 juillet, les forces terrestres israéliennes sont entrées le 17 juillet dans le territoire surpeuplé de Ghaza. Au total, plus de 1.850 Palestiniens ont été tués dans une série de bombardements israéliens. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, saluant la trêve, a pressé les deux parties de la respecter et "d'entamer dès que possible des négociations au Caire pour parvenir à un cessez-le-feu durable et traiter les problèmes qui sont à l'origine" du conflit. La délégation palestinienne au Caire, composée notamment de responsables du Hamas et de l'Autorité palestinienne, est parvenue dimanche à une position commune concernant ses demandes pour un cessez-le-feu à Ghaza. Parmi celles-ci (demandes) figurent notamment le retrait des troupes israéliennes de Ghaza, la fin du blocus imposé à l'enclave palestinienne depuis juin 2006, l'ouverture des points de passage aux frontières, l'élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et la libération de prisonniers palestiniens. Le Hamas réclame ainsi la levée du blocus israélien qui étouffe l'économie d'un territoire de 41 kilomètres de long sur 12 de large au maximum, sur lequel vivent 1,8 million de personnes. Les Israéliens refusent de se rendre au Caire pour ne pas avoir à répondre de leurs crimes assimilés à des crimes de guerre. Efforts diplomatiques inlassables L'hécatombe créée par Israël à Ghaza a suscité des appels de plus en plus pressants à l'arrêt du massacre de civils pour la plupart des femmes et enfants dans l'enclave palestinienne. Ainsi, l'initiative pressante de l'Algérie de convoquer dans les prochains jours, une réunion d'urgence de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à Ghaza, est de plus en plus soutenue par plusieurs Etats et groupes régionaux. La réunion du Comité Palestine du mouvement des Non-alignés (NAM) tenue lundi à Téhéran, en présence notamment des ministres des Affaires étrangères de l'Etat de Palestine, a apporté son plein soutien à l'initiative d'Alger. La délégation algérienne a notamment fait part des démarches diplomatiques déjà engagées au niveau de New York (à l'ONU), en coordination avec la délégation palestinienne et les autres groupes régionaux, pour "concrétiser l'initiative algérienne visant la cessation des hostilités, la prise en charge immédiate de la grave crise humanitaire née de l'agression militaire israélienne contre la population civile palestinienne à Ghaza, et la reprise des négociations de paix". Le chef de l'Etat s'était en outre entretenu avec ses homologues d'Egypte et du Qatar, qui leur ont permis d'examiner les voies et moyens d'une action arabe commune "plus intense" en vue d'amener la communauté internationale à obtenir un arrêt urgent de l'agression israélienne à Ghaza. A rappeler que l'Algérie, le premier pays à avoir condamné l'agression militaire israélienne contre le peuple de Ghaza, a convoqué une session urgente de l'Assemblée générale de l'ONU pour examiner la "grave" situation dans les territoires palestiniens occupés, en particulier à Ghaza. La communauté internationale affirme qu'il s'agit de massacre L'ONG Human Rights Watch a condamné lundi l'agression israélienne meurtrière contre des civils palestiniens alors qu'ils fuyaient les bombardements dans la localité de Khouzaa, près de la ville de Khan Younès (sud de la bande de Ghaza). "Les forces israéliennes à Khouzaa ont ouvert le feu sur des civils et les ont tués, dans ce qui constitue une claire violation des lois de la guerre, lors de plusieurs incidents entre le 23 et le 25 juillet", affirme l'ONG, ajoutant que les "attaques délibérées sur les civils ne participant pas aux combats sont des crimes de guerre". Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères espagnol José Manuel Garcia-Margallo, suggère dans une lettre à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qu'elle engage "des actions très rapides avec les parties au conflit ainsi qu'avec les pays concernés et capables d'agir sur elles, pour que l'Union européenne contribue activement à parvenir à une trêve immédiate et un accord de cessez-le-feu durable". Le président français François Hollande a appelé à "agir" pour mettre fin aux "massacres" à Ghaza, et la Russie a demandé la mise en place dans la bande de Ghaza d'un "cessez-le-feu humanitaire comme premier pas vers une trêve durable" à Ghaza. Lors d'une allocution à Washington où il participait au sommet USA-Afrique, le président sud-africain Jacob Zuma s'est déclaré "indigné" par "le fait qu'Israël tue des civils, dont certains dans des abris des Nations unies". "Nous appelons toutes les parties à déposer les armes et à travailler ensemble à une solution négociée, qui mènera à une solution à deux Etats reconnue et supportée internationalement", a-t-il déclaré.