Des appels internationaux ont été lancés samedi pour "prolonger" le cessez-le-feu humanitaire de 12 heures en vigueur dans la bande de Ghaza où près de 1.000 Palestiniens ont été tués dans les agressions israéliennes contre ce territoire. Après 19 jours de raids et de bombardements israéliens intenses, un cessez-le-feu de 12 heures est entré en vigueur samedi 08H00 locales (05H00 GMT), pour permettre de ravitailler la population de Ghaza en vivres et en eau, ainsi que les hôpitaux en médicaments, et d'autoriser les organisations internationales à fournir de l'aide humanitaire. Le mouvement de résistance palestinien Hamas a accepté le cessez-le-feu selon un responsable du mouvement, Sami Abou Zouhri. Un responsable américain accompagnant au Caire (Egypte) le secrétaire d'Etat John Kerry avait auparavant affirmé qu'Israël avait également donné son accord. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait appelé vendredi à une "pause humanitaire" immédiate à Ghaza jusqu'à la fin de la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marquera la fin du Ramadhan. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait réclamé de son côté l'ouverture d'un couloir humanitaire dans l'enclave palestinienne pour évacuer les blessés et acheminer des médicaments et soins nécessaires. Malgré plusieurs jours de tractations intenses, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait annoncé lors de sa dernière visite au Caire qu'aucun accord n'avait été obtenu entre le Mouvement de résistance Hamas et Israël, hormis un cessez-le-feu de 12 heures. Efforts pour obtenir une trêve durable Lors d'une réunion à Paris, les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, du Qatar, de Turquie et de plusieurs pays européens ont appelé "à la prolongation du cessez-le-feu humanitaire" de 12 heures. "Cette réunion a été positive, elle a permis de dégager des orientations communes pour l'action internationale en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza", a indiqué le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius à l'issue de la réunion. "Tous, nous appelons les parties à la prolongation du cessez-le-feu humanitaire qui est actuellement en vigueur. Tous nous voulons obtenir aussi rapidement que possible un cessez-le-feu durable", a-t-il souligné. Cet appel intervient alors que les habitants de Ghaza découvrent à la faveur du cessez-le-feu la brutalité de l'occupant israélien qui a ravagé pendant des jours Ghaza, devenue un champ de ruine. Un bilan humain très lourd Selon les services de secours à Ghaza, 985 Palestiniens, en grande majorité des civils, ont été tués et quelque 6.000 autres blessés depuis le début de l'agression israélienne le 8 juillet. Plus tôt dans la journée, au moins 76 corps ont été découverts dans les décombres à Chajaya, une banlieue est de la ville de Ghaza, dans les camps de réfugiés de Deir al-Balah et Nousseirat (centre) ainsi qu'à Beit Hanoun (nord). Dans la nuit de vendredi à samedi, 20 personnes dont 11 enfants ont été tuées dans une frappe israélienne à Khan Younès (sud), d'après le porte-parole des services d'urgence, Achraf al-Qodra. La plupart des victimes appartenaient à la même famille, a-t-il précisé, et parmi les enfants se trouvaient une petite fille d'un an et un petit garçon de 3 ans. Le bilan pourrait augmenter dans la journée en dépit du cessez-le-feu, des corps étant encore extraits des décombres dans plusieurs zones sévèrement touchées par les bombardements israéliennes. L'Unicef a évoqué un bilan d'"au moins 192 enfants" tués à Ghaza en 19 jours d'agression et l'Agence pour l'aide aux réfugiés de Palestine (UNRWA) a fait état de plus de 160.000 Palestiniens réfugiés dans ses bâtiments.