Le coup d'envoi de la 2e édition du Festival national de la poésie malhoun, dédiée au chantre Sidi Lakhdar Benkhelouf sera donné, le 20 du mois en cours, à la Maison de la culture Ould Abderrahmane-Kaki de Mostaganem, a-t-on appris, lundi, auprès du commissaire de cette manifestation, Abdelkader Bendamach. La cérémonie d'ouverture sera marquée, relève-t-on, dans le programme mis en ligne sur Internet, qui prévoit un montage poétique sous le titre : «Le poète a dit», qui sera animé par deux aèdes de la région de Mostaganem, Cheikh Abdelkader Belmahi et son confrère Cheikh Khaled Boukhari. Un documentaire présentant une rétrospective de la première édition du festival sera présenté à cette occasion, suivi d'une séance de déclamation poétique assurée par des artistes de Tiaret et Mostaganem. Ce festival devant se dérouler aussi bien au chef-lieu de wilaya, qu'à Sidi Lakhdar, localité où se situe le mausolée du Saint homme, à Sidi Ali, Mazghrane, Aïn Tedeles. Des poètes du malhoun et chanteurs versés dans le genre bédouin, venus de diverses régions du pays, s'y produiront devant un public connaisseur. Outre le volet déclamation de poèmes et de soirées musicales, les organisateurs ont prévu plusieurs conférences qui seront données par des spécialistes dans les domaines de la culture populaire et du malhoun. Il sera question, entre autres, de la genèse du malhoun, de son importance dans la région du Maghreb, de l'apport soufi dans la poésie malhoun et de la métrique dans ce genre poétique. Des projections de films documentaires sont prévues au programme qui compte également une commémoration du 456e anniversaire de la bataille de Mazaghrane, dont a été un acteur direct Sidi Lakhdar Benkhelouf. La cérémonie aura lieu au mausolée de Sidi Belkacem à Mazaghrane. Dans son blog, le commissaire général de ce festival, Abdelkader Bendamach, estime que «le malhoun est une création en mouvement». «La poésie malhoun a abandonné les règles de la grammaire, caractéristiques essentielles de la grande poésie arabe. Cette forme poétique, devenue l'étendard des populations algériennes et marocaines, a évolué à partir du XVIIe siècle en plusieurs branches appelées hawzi et mgherbi à Tlemcen, Arobi à Alger, Mostaganem et Blida, mehdjouz à Constantine, bédouin au sud et dans les campagnes». «Loin de nuire à la propagation de la langue arabe classique, cette forme, instituée par Lakhdar Benkhelouf suivi par d'éminents poètes durant de longs siècles, pourrait faciliter l'accès à la connaissance socio-culturelle de l'individu», ajoute-t-il. Sidi Lakhdar Benkhelouf, dont le festival porte le nom, est un aède ayant vécu dans la région de la Dahra. Il est devenu célèbre grâce à ses poésies sur le Prophète Mohamed (QSSL) – ce qui lui vaut le surnom de «louangeur du Prophète» – et l'épopée qu'il consacre à la bataille de Mazagran du 26 août 1558 contre les Espagnols. Après un pèlerinage à Tlemcen, au sanctuaire de Sidi Boumédiene, il devient soufi pour se consacrer au culte, à la dévotion, aux louanges, au point où il devient le poète panégyriste du Prophète (QSSL). Il est à noter que le commissaire du festival animera, jeudi, une conférence de presse à l'Institut supérieur de musique d'Alger, comme il tiendra une deuxième le 17 août courant à la Maison de la culture Ould Abderrahmane-Kaki de Mostaganem.