L'Algérie suit de très près l'affaire du ressortissant algérien décédé jeudi à l'aéroport Roissy Charles de Gaulles à Paris et a instruit son ambassade et ses consulats de la région parisienne à l'effet de recueillir les informations officielles et précises sur les circonstances de ce décès. Du côté français, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a dit souhaiter que «l'enquête judiciaire ouverte, samedi soir, permette de faire toute la lumière sur les circonstances du décès dramatique du ressortissant algérien lors de son transfert à Roissy pour être expulsé vers l'Algérie». Lors de son convoi à l'aéroport parisien en vue de l'exécution d'une mesure d'expulsion du territoire français, un ressortissant algérien est décédé. «Dès l'information du décès d'un ressortissant algérien, le ministère des Affaires étrangères qui suit de très près cette affaire, a immédiatement instruit l'ambassade d'Algérie à Paris, ainsi que les consulats de la région parisienne, à l'effet de recueillir les informations officielles et précises sur les circonstances de ce décès et sur l'identité exacte de ce citoyen, et d'engager, dans le cadre de la mission de protection consulaire, toutes les démarches que requiert ce genre de situation», avait expliqué dans une déclaration de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. Il avait souligné que le «strict respect de la dignité des Algériens à l'étranger, le respect des dispositions conventionnelles, notamment en matière de réadmission, figurent parmi les éléments constitutifs de l'action consulaire algérienne». De son côté, le ministère français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a affirmé, dans un communiqué, que des enquêteurs de l'IGPN (Inspection générale de la Police nationale) ont été dépêchés dans les locaux de la police aux frontières de l'aéroport Roissy Charles de Gaulles où ils «procèdent à des auditions et investigations sous l'autorité du Parquet». Le ministre français a souhaité que l'enquête judiciaire ouverte permette de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès dramatique. Dans un communiqué, le ministère français de l'Intérieur précise que «la mesure d'éloignement a été mise à exécution après le rejet par le juge des référés du tribunal administratif de Paris, le 20 août 2014, d'un recours de l'intéressé contre l'arrêté d'expulsion», soulignant que «le ministre de l'Intérieur a été informé dès vendredi soir, du décès du ressortissant algérien». Immédiatement, indique encore le communiqué, «des enquêteurs de l'IGPN (Inspection générale de la police française, ndlr) étaient dépêchés dans les locaux de la police aux frontières de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle où le décès avait été constaté». Ces derniers procèdent à des auditions et investigations, sous l'autorité du Parquet, apprend-on encore. Hier, le ministère algérien des Affaires étrangères avait instruit l'ambassade d'Algérie en France pour faire toute la lumière sur cette affaire. Des sources avaient indiqué que le ressortissant algérien était mort d'une crise cardiaque alors qu'il était transféré de force vers l'aéroport parisien en vue de son expulsion vers l'Algérie. D'autres sources parlent d'asphyxie pendant le trajet. Les enquêtes en cours, celle de la police française et celle diligentée par la représentation diplomatique algérienne en France détermineront les circonstances exactes de ce drame qui rappelle la situation difficile des nombreux sans-papiers algériens installés clandestinement en France, mais aussi dans d'autres pays d'Europe.