Le président ukrainien Petro Porochenko s'est dit jeudi «prudemment optimiste» sur la possibilité d'un cessez-le-feu en Ukraine, tandis que ses alliés de l'Otan, échaudés par des mois de crise et de défiance avec la Russie, exerçaient une pression maximale sur Moscou. «Je suis prudemment optimiste sur la conclusion d'un accord de cessez-le-feu» dans l'est de l'Ukraine, théâtre d'affrontements meurtriers depuis des mois entre forces ukrainiennes et rebelles séparatistes appuyés par Moscou, a déclaré M. Porochenko au cours d'une conférence de presse jeudi soir. Invité de marque du sommet de l'Otan à Newport (Pays de Galles), le président ukrainien avait annoncé dans la journée qu'un plan pour un cessez-le-feu pourrait être signé vendredi à Minsk (Bélarus). Ce plan doit être annoncé au cours d'une réunion du «groupe de contact» composé de représentants de Kiev, de Moscou et de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui devait avoir lieu hier en présence de rebelles dans la capitale bélarusse à 14h (11h GMT). Sur leur site internet officiel, les séparatistes prorusses se sont de leur côté, dits prêts à ordonner un cessez-le-feu hier en cas d'accord à Minsk. M. Porochenko a toutefois reconnu qu'il s'agissait «d'un défi énorme» et a rappelé les conditions posées par l'Ukraine : le contrôle de la frontière russo-ukrainienne par l'OSCE, le retrait de toutes les troupes russes et la libération de soldats retenus par les rebelles ou la Russie. Aux côtés du président ukrainien, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen s'est, quant à lui, livré à une violente charge contre la Russie. «La Russie combat contre l'Ukraine, en Ukraine. Les troupes et les chars russes attaquent les forces ukrainiennes. Et alors qu'elle parle de paix, la Russie n'a pas fait un seul geste pour rendre la paix possible», a-t-il accusé. L'annonce du cessez-le feu avait été accueillie avec une grande prudence par les Alliés, habitués à ce que Moscou souffle le chaud et le froid depuis des mois dans la crise ukrainienne. «Pour l'instant, il n'y a pas de cessez-le-feu, il n'est pas encore décidé, donc il n'est pas crédible parce qu'il n'est pas encore acté», a commenté le président François Hollande. «Nous verrons demain et dans les jours qui viennent si les paroles sont suivies d'actes», a résumé la chancelière allemande Angela Merkel.