Lundi soir, le groupe terroriste Jund-Al-Khilafah, dont la presse avait état, il y a à peine quelques jours, comme étant un groupe qui a quitté Aqmi pour prêter allégeance à Daech, diffusait sa vidéo pour montrer l'otage en vie, au milieu de deux ravisseurs enturbannés et à peine masqués. Dans cette vidéo qui a été authentifiée par les autorités françaises, l'otage confirme qu'il est aux mains d'un groupe armé, commandé par Jund-Al-Khilafah et transmet au président français François Hollande la demande des ravisseurs de mettre un terme aux attaques aériennes de la France contre Daech en Irak. Cette demande évidemment est assortie d'un chantage à la mort de l'otage. «Je vous conjure Monsieur le Président de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour me sortir de ce mauvais pas», supplie Hervé Gourdel. Les réactions françaises n'ont pas tardé. Depuis Berlin, le Premier ministre Manuel Valls a répété qu'il n'y aurait ni discussion, ni négociation avec le groupe djihadiste qui menace de mort un otage français en Algérie et, donc, c'est la signification logique de ces propos, que la France ne cesserait pas ses frappes en Irak. Mais ces déclarations et les commentaires des médias risquent de conduire à un climat de psychose en France d'autant plus que l'enlèvement du ressortissant français en Algérie donne l'impression d'avoir été opéré en application d'une menace lancée contre la France par Daech à partir des territoires qu'il occupe en Syrie et en Irak. L'information sur l'arrestation, hier, à l'aéroport d'Orly, de trois djihadistes qui revenaient de Syrie, n'est pas faite pour rassurer l'opinion publique française, surtout quand on sait qu'ils sont des centaines à être partis de France pour rejoindre les groupes terroristes en Syrie, et qu'un jour ou l'autre, pour ceux qui n'auront pas été tués, ils reviendront encore plus fanatisés. En Algérie, tout est fait par les autorités pour retrouver et libérer l'otage français. Lundi soir, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui donnait, dans un communiqué, les premiers éléments d'informations sur l'enlèvement, soulignait que les recherches aussitôt engagées par les services de sécurité étaient «toujours en cours».