L'ancien président Nicolas Sarkozy (2007-2012), qui avait fait son come-back le 25 septembre dernier en vue de conquérir une deuxième fois le Palais de l'Elysée, dont le retour en politique resterait très entravé par plusieurs affaires dans lesquelles son nom est cité, n'est pas prêt d'enterrer toutes «les casseroles» qui handicaperaient son ambition. En effet, selon «Le Monde», «l'affaire Bygmalion se rapproche de Nicolas Sarkozy. Selon nos informations, les policiers, qui enquêtent sur le système de financement occulte de la campagne de 2012 par de fausses factures imputées indûment à l'UMP, évoquent désormais l'infraction de «financement illégal de campagne électorale» et non plus seulement d'«abus de confiance». Le journaliste du «Monde», Gérard Davet, précise que, «selon le code électoral, c'est le candidat lui-même qui serait puni s'il est avéré qu'il a fait état, dans le compte de campagne ou dans ses annexes, d'éléments comptables sciemment minorés». Son collègue, Fabrice Lhomme ajoute que «M. Sarkozy s'est toujours défendu d'avoir su qu'un tel mécanisme avait existé, trop occupé pour se soucier de la logistique de sa campagne». La chef de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), Christine Dufau, estime, dans le procès-verbal de synthèse rédigé le 1er octobre, que ces fausses factures constituent un financement illégal de la campagne de M. Sarkozy «puisque, sciemment, les deux parties ont établi de fausses factures pour éviter de devoir comptabiliser dans le compte de campagne des factures de prestations liées à cette campagne». Mme Dufau doute que Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, alors président de l'UMP, n'aient pas eu connaissance de ce système : «Etant donné le nombre de meetings, et l'enjeu financier qu'ils représentaient, il peut paraître très surprenant que personne ne se soit préoccupé de leur financement, et que les responsables du groupe Bygmalion n'aient pas pris contact avec ceux de l'UMP.» Les deux enquêteurs ajoutent que «selon les procès-verbaux de leurs auditions, les cadres de Bygmalion et de sa filiale, Events et Cie, ont dédouané, en termes prudents, l'ancien chef de l'Etat et l'ancien président de l'UMP.» Les deux journalistes concluent : «si l'enquête devait être étendue à des faits de financement illégal de campagne électorale», voire de «fraude électorale», la menace se préciserait donc encore un peu plus pour M. Sarkozy. Les juges vont maintenant s'attacher à évaluer son degré de connaissance du «système délictueux mis en place».