Une information un peu noyée par la masse de nouvelles autour des crashes des avions d'Air Algérie, de Malaysia Airlines, et les tensions au Proche-Orient et en Ukraine : le procureur de Paris a ouvert une nouvelle enquête préliminaire visant le prédécesseur de François Hollande, Nicolas Sarkozy, sur des soupçons de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007. Une autre casserole, pour l'ex-président qui rêvait de reprendre les clefs de l'Elysée en 2017. Les nouvelles investigations ouvertes en toute discrétion début juillet visent un système de fausses factures qui, comme dans l'affaire Bygmalion, a permis d'imputer « frauduleusement » des dépenses de campagne du candidat de l'UMP contre Ségolène Royal, la mère des enfants de François, Hollande, sur les comptes de son parti. La société Bygmalion, une société écran, a facturé diverses prestations à l'UMP pour le compte de Nicolas Sarkozy. L'ancien président français, à son corps défendant, est au cœur de plusieurs affaires judiciaires qui pourraient compliquer son ambition de revenir en politique. En tout, huit affaires le menacent directement : les écoutes téléphoniques, les sondages de l'Elysée, les affaires Karachi, Bygmalion, Bettencourt et Tapie, cette affaire de financement de campagne et la grosse histoire du financement libyen, un volcan que même son successeur n'ose par réveiller. Nicolas Sarkozy est déjà mis en examen «pour trafic d'influence, corruption active et recel de violation du secret de l'instruction» dans l'affaire des écoutes téléphoniques. Il ne devait quitter le bureau du juge que 24 heures après son interrogatoire, la mine défaite. Une première dans l'histoire politique de la 5e république française. Les français découvrent incrédules toutes les manœuvres de leur ancien président pour accéder à la magistrature suprême. Il a organisé une campagne électorale à l'américaine dont le cout dépassait largement le plafond de 21,7 millions d'euros, autorisé par la Commission nationale française des comptes de campagne et des financements politiques. Mais la bombe qui fera d'avantages de dégâts reste l'histoire du financement de l'élection de Nicolas Sarkozy par le défunt « Guide » libyen Mouammar Kadhafi. Des enquêtes laissent entendre que ce financement aurait pu atteindre les 50 millions d'euros et que l'affaire a été conclu le marchand d'armes pour le compte français, Ziad Takieddine, qui a servi d'intermédiaire pour organiser les visites en Libye de hauts dignitaires français, parmi lesquels Brice Hortefeux et Claude Guéant des lieutenants de Nicolas Sarkozy. D. B. Nom Adresse email