C'est une guerre militaire, mais c'est aussi une guerre contre la culture que les jihadistes mènent en Irak. De nombreux édifices religieux et sites archéologiques sont systématiquement détruits. Comment protéger ce patrimoine vieux parfois de plusieurs millénaires ? La question était au cœur d'un colloque qui se tenait le lundi 29 septembre à Paris, au siège de l'Unesco. L'organisation onusienne tente de mobiliser la communauté internationale sur le sujet. C'est un cri d'alarme qu'a lancé Irina Bokova. La directrice de l'Unesco s'inquiète non seulement de la destruction du patrimoine irakien, mais aussi du trafic illicite de biens culturels, véritables menaces pour l'identité irakienne. «Je viens de lancer un appel au Conseil de sécurité pour protéger le patrimoine et adopter une interdiction internationale du trafic illicite d'objets culturels irakiens». Mais comment évaluer les dégâts et donc les besoins les plus urgents alors que des zones entières restent inaccessibles ? Pour cela, les experts de l'organisation onusienne peuvent compter sur des informateurs locaux, mais aussi sur les données satellitaires, précise Philippe Lalliot, ambassadeur de la France auprès de l'Unesco. «On peut tout à fait utiliser des données satellitaires qui donnent des images très précises de l'état des sites et par comparaison entre les images que l'on avait il y a deux ou cinq ans avec celles qui remontent à quelques jours ou à quelques heures. Ainsi, on peut mesurer l'ampleur des dégâts. La première chose à faire pour développer une action d'aide et ensuite de réhabilitation, c'est de faire un inventaire très précis».