Novak Djokovic est longtemps resté sous le choc et sous le charme de l'épilogue victorieux à Pékin contre Berdych. Titré à Pékin pour la 5e fois (où il est invaincu en 24 matchs), Novak Djokovic est longtemps resté sonné par la performance signée (6-0, 6-2 en 1 h 7' contre le Tchèque Tomas Berdych) : «Incroyable. Indescriptible. Il s'agit probablement de ma meilleure performance en finale. Surtout contre Tomas (Berdych) qui a un jeu solide et qui est un joueur experimenté. Je menais 6-0, 5-0 en moins d'une heure. Tout ce que je tentais, réussissais. Etre fier de la performance est le moins que je puisse dire quant à la façon dont j'ai joué». Depuis ses débuts sur le circuit en 2003, le n°1 mondial pèse 46 titres (dont 7 Grands Chelems et 16 Masters séries) en 68 finales. Une expérience qui lui permet d'apprécier à sa juste valeur une prestation. Et de souligner : «J'ai disputé quelques grandes finales, ai eu des succès convaincants, des sets secs contre des rivaux de tout premier plan. Mais ce genre de performance avec cette domination et cette marge, je pense que cela ne m'est jamais arrivé.» La preuve par les stats : 4 aces (1 double faute), 68% de points marqués sur son 1er service, 6 balles de break converties sur 8, 64% de points inscrits en retour, 57 points marqués (sur 87). Epilogue d'une semaine (Guillermo Garcia-Lopez, Vasek Pospisil, Grigor Dimitrov, Andy Murray, vant le récital contre Berdych) traversée sur un nuage. Sans égarer le moindre set. «J'ai rencontré quelqu'un contre qui je n'avais jamais joué avant. La façon dont il a évolué est exceptionnelle. Je ne peux pas en dire beaucoup plus, j'ai passé mon temps à balayer le court», a sportivement résumé Tomas Berdych après avoir perdu pour la 16e fois en 18 rencontres face au n°1 mondial. Le Tchèque saluait : «J'ai dit à mon coach que j'avais disputé plus de 731 matches sur le circuit, joué contre Andre (Agassi) ou Roger (Federer), probablement à leur meilleure période, mais je n'ai jamais rien ressenti de comparable.» Une analyse et une sincérité après avoir vu passer un ouragan élégant qui rappelaient les louanges de Lleyton Hewitt félicitant Roger Federer qui venait de le balayer en finale de l'US Open en 2004 : «Quand Roger joue comme il l'a fait dans le premier set (6-0 en 18 minutes, 24 points à 5 avec notamment les trois derniers jeux blancs), il y a vraiment très peu à espérer. Jusqu'à (2-0) dans le deuxième set, il a joué de façon incroyable. Il évolue alors dans une sphère différente de celle fréquentée par les joueurs que j'ai affrontés durant deux semaines. Cette année, il a développé un tennis incroyable sur toutes les surfaces. Il peut devenir le plus grand joueur de tous les temps...» Djokovic, touché, glissait : «C'est flatteur d'entendre cela de la part d'un joueur(comptant exactement le même nombre de matches que lui sur le circuit) qui est là depuis aussi longtemps (2002), un joueur installé dans le Top 10 (depuis 2010). A 27 ans, Novak Djokovic ne veut pas se contenter d'un récital. Il désire enchaîner. Le Serbe vise, cette semaine, un troisième titre consécutif à Shanghai (il entrera dans le tableau contre l'Autrichien Thiem au 2e tour). La fin de saison le motive. Son jeu s'est, à Pékin, élevé à la hauteur de son ambition.