Les autorités turques ont dénoncé vendredi la vague de violences qui a fait 31 morts à travers le pays, où des manifestants réclament une intervention armée contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) en Syrie. Les hommes de l'EI contrôleraient désormais au moins 40% de la ville kurde syrienne de Kobani, près de la frontière turque, attaquée depuis trois semaines, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), mais un chef kurde sur place estime qu'ils n'occupent que 20% de la localité. La résistance des miliciens kurdes et les frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis ont ralenti la progression des djihadistes mais de violents combats se poursuivaient vendredi dans la ville, également appelée Aïn al Arab. En Turquie, les manifestations provoquées par le siège de Kobani ont fait 31 morts depuis mardi dans plus d'un tiers des provinces du pays, a déclaré le ministre de l'Intérieur Efkan Ala lors d'une conférence de presse vendredi à Ankara. «Aucune excuse ne peut justifier la violence, les morts et les attaques contre l'armée et la police», a-t-il dit. Ce sont les affrontements entre groupes rivaux qui ont été les plus sanglants. Les forces de sécurité ont procédé à un millier d'arrestations, a précisé le ministre. Jeudi, des inconnus ont ouvert le feu à l'arme automatique sur un groupe de policiers qui inspectaient des magasins endommagés lors des heurts dans la province de Bingol, dans l'est du pays, rapporte l'agence de presse Dogan. Lors de cette attaque, deux policiers ont été tués et deux autres blessés, dont un officier supérieur. Quatre des assaillants ont ensuite été abattus et deux autres arrêtés, ajoute l'agence.