L'Etat s'est engagé à lutter contre le tabagisme en adoptant des mesures «strictes» à travers le plan stratégique de lutte contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles qui sera soumis au gouvernement avant son lancement en 2015. En effet, le Pr Nouredine Zidouni, chef de service des maladies respiratoires au CHU Hassani-Issaad de Beni Messous, a annoncé qu'un plan national de lutte contre le tabagisme sera lancé en 2015. Il a rappelé qu'à l'initiative du Premier ministre Abdelmalek Sellal, une commission nationale de lutte contre le tabagisme chargée de la mise en œuvre des mesures prévues dans le plan, a été installée. Le Pr Zidouni, qui préside cette commission, a indiqué que le plan prévoit l'application stricte des lois après l'organisation de campagnes de sensibilisation autour des effets néfastes du tabagisme pour les fumeurs et les non fumeurs. Selon le spécialiste, le plan abordera en premier lieu, la lutte contre le tabagisme dans les places publiques comme les aéroports et les stations de voyageurs, relevant que la démarche ne sera pas «sans quelques difficultés vu le tempérament de l'Algérien». Concernant les mesures coercitives de lutte contre ce fléau, le même responsable a indiqué que des lois complémentaires à celles mises en place par le ministère de la Santé sont en cours d'élaboration par les départements de l'Intérieur et de la Justice. Vers l'augmentation du prix du tabac Le plan de lutte contre le tabagisme prévoit par ailleurs l'augmentation du prix du tabac et des taxes d'imposition, selon M. Zidouni, qui a affirmé que l'expérience ainsi que la convention cadre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont confirmé que cette orientation incitait les fumeurs à y renoncer. Le tabagisme entraîne 25 maladies graves, la plus répandue étant la bronchite chronique et la plus grave, le cancer des poumons qui coûte à l'Etat des millions de DA, sachant que 85% des cas ne sont pas opérables et nécessitent une chimiothérapie. Le diabète, l'hypertension artérielle et les maladies cardio-vasculaires sont aussi causés par le tabagisme. Le président de la Fondation pour le développement de la recherche médicale (Forem), le Pr Mustapha Khiyati a mis en garde contre la propagation de ce fléau dans les milieux de jeunes, appelant à «l'application stricte» des lois et à l'adoption de moyens coercitifs contre les fumeurs dans les places publiques. Le chef de service des maladies cardio-vasculaires au CHU Nefissa-Hammoud, le Pr Djamel Eddine Nibouche, a souligné de son côté que les pays qui ont lutté contre le tabagisme ont réussi à réduire de moitié le taux des maladies chroniques. Selon une enquête récente, le taux de fumeurs a atteint 11,22% (26% chez les hommes et 0,43% chez les femmes). 93,99% d'entre eux sont de grands fumeurs. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait ouvert le 31 mai 2014 une cinquantaine de services au niveau des différents hôpitaux du pays pour aider les fumeurs au sevrage. Pour rappel, d'autres études réalisées par l'Institut national de santé publique en milieu scolaire et universitaire à Alger ont révélé que plus de 20% des jeunes fument.