Le comité national de prévention et de sensibilisation sur le tabagisme a organisé, hier, une conférence de presse sur ce thème au siège du ministère de la Santé. La conférence a connu la participation de plusieurs professeurs et représentants de différentes institutions et ministères. Le comité nouvellement installé est un comité multisectoriel qui ne relève d'aucun ministère en particulier. La décision de mettre en place ce comité a été donnée par le Premier ministre M. Abdelmalek Sellal. Lors de cette conférence, les intervenants ont révélé les grands axes ainsi que les objectifs de ce comité dans la lutte contre le tabagisme dans notre pays. L'installation de ce comité constitue un exemple de la responsabilité du gouvernement vis-à vis de sa population, il vise à renforcer la riposte nationale à cette épidémie croissante du tabagisme. Le tabagisme est une menace pour la santé, avec des répercussions socioéconomiques importantes dans les prochaines années. Sachant aussi que le tabac constitue la cause essentielle de la recrudescence des maladies chroniques non transmissibles, principalement les maladies cardio-vasculaires et les cancers lesquels constituent actuellement des problèmes majeurs de santé publique dans notre pays. «Ce comité permettra de lancer plusieurs campagnes de sensibilisation, d'élargir la sensibilisation contre ce fléau social qui touche plus particulièrement les jeunes actuellement», dira le président du comité national de prévention et de sensibilisation sur le tabagisme M. Noureddine Zidouni. Les objectifs de ce comité porteront, selon son président, sur l'information du grand public sur les risques pour la santé que constitue le tabac, mais aussi les informer sur les avantages liés à l'arrêt du tabac et adopter un mode de vie sans tabac. Le but des campagnes de sensibilisation qui seront lancées dès la prochaine rentrée est de contribuer à l'amélioration de la santé de la population. Il est question également de réduire la morbidité et la mortalité liées à la consommation du tabac. Les spécialistes étaient unanimes aussi sur le rôle primordial que doivent jouer les médias dans la lutte contre le tabagisme. Et ce, à travers la publication d'images choquantes sur les conséquences du tabagisme sur le corps humain et augmenter d'avantage le nombre de spots publicitaires et affiches pour toucher le maximum de personnes. L'une des mesures qui a prouvé son efficacité dans la lutte contre ce phénomène est l'augmentation de la taxe sur le paquet de tabac selon un représentant du ministère du Commerce. «La taxe sur un paquet de cigarettes est actuellement de 50%, c'est-à-dire si un paquet coûte 140 DA, la taxe sera de 70 DA.» Et d'ajouter : «Nous allons proposer au gouvernement d'augmenter la taxe sur le tabac d'ici 2015.» Répondant à une question sur la responsabilité de la Société nationale des tabacs et allumettes (Snta) dans la propagation du phénomène, le représentant du ministère du Commerce dira qu'il est «impossible d'interdire ou de fermer une entreprise industrielle, le tabac constitue une industrie internationale et il y aurait des répercussions économiques importantes suite à son arrêt». Les spécialistes ont indiqué que les adultes, les adolescents et les jeunes sont les cibles prioritaires des campagnes de sensibilisation contre le tabagisme. Les présents ont aussi insisté sur la nécessité d'interdire le tabac dans des lieux précis tels les établissements de santé. M. Zidouni s'est dit «étonné que des personnes fument au sein des hôpitaux, dans les couloirs et les services d'une enceinte hospitalière». Il est nécessaire aussi d'interdire le tabac dans les universités et les transports. M. Zidouni a indiqué par ailleurs qu'un dispositif d'aide au sevrage tabagique est actuellement en cours de mise en place par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. A. K.