Avec ses 70 000 travailleurs de la mer et les 30 000 postes de travail prévus pour être créés dans le cadre du plan quinquennal 2015/2019, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques veut faire bouger les choses. Dans sa recherche des moyens pour atteindre cet objectif, le premier responsable de ce secteur à l'échelle nationale, Sid-Ahmed Ferroukhi, l'initiateur du plan quinquennal 2015/2019, de la charte nationale volontaire du pêcheur et de la note relative à la mise en place du processus d'implémentation du plan opérationnel «aquaculture 2020» veut briser le cloisonnement. Celui-là même qui durant des années a imposé aux directions centrales et celles de wilaya de ne pas travailler dans le sens du développement de la pêche et de l'aquaculture. La pertinence de la nouvelle approche de Sid-Ahmed Ferroukhi est mise en relief lors des différentes rencontres organisées au niveau des wilayas et régionales. Il faut dire que depuis le début de cette année, la question de la pêche, de l'aquaculture et du corail n'a pas fini de rebondir, de diviser, de bousculer les clivages entre les pouvoirs publics, les armateurs, les patrons de pêche, marins pêcheurs et autres spécialistes de tout ce qui a trait à l'entretien et la maintenance des chalutiers, sardiniers et petits métiers. Ces rencontres appelées à être suivies par d'autres similaires pour s'achever avec la conférence nationale prévue le mois de décembre à Alger représentent un tremplin pour les gens de la mer de faire entendre leur voix. Il est vrai qu'après de longues années d'atonie, le secteur de la pêche et des ressources halieutiques se positionne avec le plan quinquennal 2015/2019 et la note mise en place du processus d'implémentation du plan opérationnel aquapêche 2020 en un véritable enjeu. Comme si à force de mettre en avant les capacités humaines du secteur à relever le défi du développement, Sid-Ahmed Ferroukhi a réveillé les ambitions des uns et des autres. A lire les recommandations retenues lors des séminaires régionaux, le ministre semble avoir réussi à convaincre ses interlocuteurs. Pour preuve, la signature par les présidents des chambres de la pêche de 21 wilaya, de la charte d'adhésion volontaire du pêcheur. A Annaba, cette orientation a été soulignée par le conseiller auprès du ministre de la pêche, Farid Djouadi. Aux côtés de MM. Telli et Ammi, respectivement directeur et président de la chambre de la pêche de la wilaya, il a présidé la rencontre organisée ce dernier mardi à Annaba. Le même responsable a précisé les perspectives que se fixe d'atteindre sa tutelle en ce qui concerne le plan quinquennal 2015/2019. Outre le fait qu'il précise l'organisation commerciale des produits de la pêche, la création de conditions nécessaires à une pêche responsable et un meilleur suivi des activités professionnelles, il est question d'atteindre une production de poissons de l'ordre de 200 000 tonnes/an et de créer 30.000 autres postes de travail qui s'ajouteront aux 70 000 déjà existants. De même qu'il a annoncé, toujours au titre de perspectives, la réalisation de 25 ports et de 44 poissonneries. Tout aussi prévue, la matérialisation de1 000 projets pour consolider la production avec l'acquisition de 2 500 chalutiers. Une enveloppe financière d'un montant de 110 milliards de DA a été dégagée pour la réussite du plan quinquennal 2015/2019 et de la note «Aquapêche 2020». En quelques mois, les initiatives prises par le ministère de la pêche ont donc chamboulé tout le paysage du secteur de ce secteur. Les gens de la mer, ont été bousculés dans leur quiétude pour certains, dans leurs appréhensions pour d'autres. Le ministre les a contraints à s'engager résolument sur la voie du développement de leurs activités. C'est dire que les débats engagés au niveau local ces derniers jours, régional courant novembre et national fin décembre ont rappelé aux armateurs, patrons de pêche, marins pêcheurs de la nécessité de mettre leur ciré, de chausser leur botte et de retrousser les manches pour répondre aux aspirations des algériens à manger du poisson de qualité en quantité issu de la grande bleue ou de l'aquaculture. Quant à la pêche du corail, au vu des problèmes posés, il y a comme une tendance à vouloir maintenir le pillage de nos côtes et imposer le trafic de l'or rouge.