Au moins une personne a trouvé la mort et une centaine d'autres ont été blessées dans un tragique accident de train survenu hier matin près de la gare de Hussein Dey à Alger causant une panique sans précédent et un désordre total dans la capitale. Le drame est survenu vers 8h00 quand des wagons du train électrique n°33, assurant la liaison Alger-Thenia ont déraillé en pleine heure de pointe et dans une banlieue de la capitale des plus fréquentées. Aussitôt alertés, les services de la Protection civile ont dépêché plus d'une vingtaine d'ambulances et plusieurs unités d'intervention afin de rechercher et d'évacuer les victimes vers les centres hospitaliers et ce, en présence de hauts cadres de l'Institution et son directeur général, le colonel Mustapha Lahbiri. Les opérations de secours ont duré plusieurs heures avant de procéder au dégagement des rails des wagons accidentés ayant causé une grande panique parmi la population et un blocage sans précédent dans le transport ferroviaire et le trafic routier. Les lieux du drame ont été visités, dans la matinée, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf qui se sont rendus dans l'après-midi à l'hôpital Mustapha Bacha pour s'enquérir de l'état de santé des personnes blessées dont quatre étaient dans un état critique. La femme décédée immédiatement lors de l'accident était une mère de famille âgée de 57 ans, originaire d'Alger. Cet accident ferroviaire, premier du genre pour un train électrique à Alger, a suscité plusieurs interrogations et l'ouverture immédiate d'une enquête judiciaire a été ordonnée par le procureur de la République près la cour d'Alger. Pour ce faire, des équipes de la police scientifique de la Sûreté nationale se sont dépêchées sur les lieux pour les besoins de cette enquête ainsi qu'un groupe de onze experts en accidentologie mobilisés par l'Institut de criminologie et de criminalistique (INCC Bouchaoui) de la Gendarmerie nationale et ce, afin d'expertiser les locomotives et procéder à la reconstitution de l'accident afin de déterminer les vraies causes matérielles ou humaines du drame. Selon certains témoignages recueillis à l'hôpital Mustapha Bacha, à Zmirli ou encore au centre hospitalier Nafissa-Hamoud (Ex-Parnet), «l'excès de vitesse» aurait été à l'origine de l'accident. Une thèse à laquelle a répondu rapidement Yacine Bendjaballah, le directeur général de la Société nationale de trafic ferroviaire (SNTF). Le premier responsable de la SNTF a, en effet, écarté toute cause avancée avant de connaître les résultats de l'enquête enclenchée. «L'enquête est en cours et il faut qu'on récupère la boîte noire. Nous sommes en train de constituer une commission nationale pour entamer les travaux d'enquête», a déclaré à la presse ce même responsable aux premières heures de l'accident. Les trois boîtes ont été récupérées et remises aux services compétents. Ls experts de la gendarmerie et la police scientifique procèdent à l'enquête afin de déterminer toutes les circonstances de cet accident tragique qui a secoué toute la capitale et l'opinion publique sur tout le territoire national. Par ailleurs, une cellule de crise a été installée, sur instruction du Premier ministre, afin de suivre l'évolution de la situation et prendre en charge les doléances des familles de victimes et surtout leur information et orientation. A l'heure où nous mettons sous presse, le bilan officiel des victimes était arrêté à un mort et 93 blessés. Par ailleurs, la SNTF a expliqué que le train de banlieue Alger-Thénia devait être aiguillé à quelque 150 m de la gare de Hussein-Dey, une légère déviation pour permettre au rapide Alger-Oran, fonctionnant au diesel, de passer en priorité. L'accident, dont les raisons vont être connues à la fin de l'enquête, serait produit au moment de l'aiguillage quand la voiture de tête est sortie de la voie, et a été heurtée de plein fouet par la seconde voiture et causant un grand carambolage. A préciser que le déraillement dudit train a eu lieu juste sous la bretelle de l'autoroute menant vers Kouba et Bir-Mourad Raïs causant d'énormes bouchons dans la circulation routière et une paralysie totale du transport ferroviaire que ce soit dans la banlieue d'Alger, vers l'est ou vers l'ouest du pays. La SNTF, qui a suspendu toutes ses liaisons hier, affirme reprendre progressivement ses services à partir d'aujourd'hui.