La Guinée équatoriale, pays hôte de la coupe d'Afrique des nations de football-2015 (CAN-2015), vit désormais au rythme de la plus grande compétition continentale et se présente comme pays panafricaniste qui a pris, en «toute conscience et maturité», la décision qu'«il fallait» pour ne pas gâcher la fête des Africains après la tentative, vouée à l'échec, du Maroc de reporter le rendez-vous. Interrogé par l'APS, l'adjoint au maire de la ville de Malabo, Manuel Morgades, a mis en avant l'adhésion des autorités et de la population équato-guinéenne pour la «réussite de la compétition», après avoir accepté la sollicitation de la Confédération africaine de football (CAF). «Tout le monde constate la solidarité agissante, avec le gouvernement, de la population pour mieux accueillir la prestigieuse compétition africaine», a déclaré M. Morgades, mettant en exergue «les capacités acquises par le pays en matière d'organisation des manifestations et évènements de tout genre». Une expérience dans l'organisation au service du Continent Pour le responsable de la ville de Malabo, la Guinée équatoriale qui «ne tournera jamais le dos à l'Afrique» est forte de son expérience tirée, durant les cinq dernières années, de l'organisation, en 2012 avec le Gabon, de la Coupe d'Afrique de nations et d'un nombre important de conférences, fora, congrès et sommets notamment celui de l'Union africaine. «En plus du savoir-faire que nous avons cumulé dans l'accueil et l'organisation, nous disposons de l'infrastructure requise pour ce genre de circonstance notamment en ce qui concerne le réceptif hôtelier que ce soit à Malabo, Bata, Mongomo ou à Ebebiyin», a-t-il dit, précisant que les deux dernières villes viennent d'être dotées de stades homologués par la CAF. «Il s'agit de deux stades flambant neufs, construits, selon les normes internationales. Ces deux infrastructures sportives sont, à l'instar des Equato-guinéens, prêtes à accueillir la jeunesse africaine», a affirmé M. Morgades. Sont mobilisés pour l'accueil de la 30e continentale, les techniciens et tout l'encadrement qui avaient dirigé le comité d'organisation de l'édition de 2012, conjointement organisée avec le Gabon, selon le responsable équato-guinéen, rencontré à l'aéroport de Malabo, en marge du sommet Afrique-Turquie. Il est aussi attendu que la fête sera «grandiose» grâce au bon climat de l'île équato-guinéenne entre les mois de janvier et mars, un avantage qui aura des «retombées positives» sur le déroulement de la compétition, tant attendue par la jeunesse du continent. Aussi, selon l'avis des observateurs l'engagement de la Guinée équatoriale constitue une «réaction africaniste» face aux tentatives et à l'idée de délocaliser, vers le Qatar, la compétition continentale, surtout que la CAF tenait à l'organiser dans les délais. Un dispositif sanitaire supervisé au plus haut sommet de l'Etat Sur le plan sanitaire, c'est le chef de l'Etat en personne, Obiang Nguema Mbasogo, qui supervise le dispositif confié à un staff spécialisé pour la lutte et la prévention contre les épidémies notamment, le virus Ebola. Pour ne rien laisser au hasard, des réunions périodiques sont tenues pour l'évaluation et la mise à jour du dispositif mis en œuvre par le ministère de la Santé. La dernière rencontre entre le président Mbasogo et le comité technique national de suivi et de contrôle du virus d'Ebola au cours de cette semaine, à la veille du sommet Afrique-Turquie. En plus des membres du comité, ont assisté à la réunion le Premier ministre, Vicente Ehate Tomi, le ministre de la Santé, Vicente Diosdado Nsue Milang, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Francisco Pascual Obama Asue, et le ministre de la Sécurité nationale, Nicolas Mba Nchama. Conscient du danger de la maladie d'Ebola, à l'instar de tous les Etats, la Guinée équatoriale, un pays touristique de plus de 750 000 habitants, comptant sur son territoire une forte présence étrangère, a mis en place un plan rigoureux, adapté aux orientations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui n'avait, d'ailleurs, jamais appelé au report ou à l'annulation des compétitions ou toute autre manifestation de crainte du virus Ebola. Pour ce faire, apprend-on à Malabo, «un budget spécial consolidé par une aide financière conséquente (2 millions de dollars)», a été dégagé pour l'acquisition de matériel sanitaire (hôpitaux mobiles, ambulances, caméras thermiques pour les aéroports, équipements de désinfection, thermomètres lasers et costumes de protection). En outre, deux zones de quarantaine et isolement avec chambres spécialement équipées ont été mises en place dans les villes de Malabo et à Bata, sous la supervision de services compétents avec le soutien des agences internationales, pour préserver la santé de tout le monde. Que la fête soit grandiose !